Depuis vendredi 14 juin 2024, il règne un calme curieux au sein de l'îlot du 5, rue Alexandre-Fournier à Château-Gontier (Mayenne). Les voisins de la salle de sport l'Acropole, lorsqu'ils rentrent de leurs courses en début de soirée, n'entendent plus les bruits des pieds et la voix de son gérant, Fred Poisson, donnant ses cours de step.
Covid et concurrence
À 56 ans, il a dû arrêter à cause d'une liquidation judiciaire et à la suite d'un manque d'adhérents. « La Covid a fait mal. Et l'Acropole restait un petit centre, à taille humaine, avec une autre manière de fonctionner. Les gens ont été attirés par de grandes enseignes », décrit Fred Poisson.
Comme la plupart des établissements recevant du public, il a dû rester fermé durant la crise sanitaire. Il a aussi fait face à l'arrivée d'une concurrence pléthorique avec l'ouverture de plusieurs salles, parfois portées par des groupes aux moyens plus importants.
Une institution
À Château-Gontier, la disparition de l'Acropole représente la fin d'une institution. Elle était ouverte depuis 1989.
« Je suis arrivé en 1996. Jusqu'en 2000, elle était installée dans la Grande rue avant de déménager rue Fournier. »
Après le lycée et un bac économie, Fred Poisson a voulu travailler dans le sport.
Il a suivi deux années d'études pour obtenir un brevet d'État à l'aptitude à l'enseignement de la culture physique et du culturisme (BEAECPC).
Durant toutes ces années, entre les conseils et le suivi en salle de musculation et les cours dans la salle de step, il a vu plusieurs générations de sportifs. « J'ai eu les mamans et leurs enfants des années plus tard », note Fred Poisson.
Rencontres et échanges
De toutes ces années, il retiendra des rencontres avec ses adhérents et les échanges nombreux. « J'ai eu le plaisir de rencontrer une multitude de personnes, de tous les milieux professionnels. J'avais le plaisir de les voir progresser, de les suivre et de les voir atteindre leur objectif », confie, ému, Fred Poisson.
Il avait développé une aisance relationnelle qui lui permettait d'aider ses adhérents à repousser leurs limites.
« Le relationnel faisait partie du plaisir du métier. Avec l'âge, et l'expérience, je savais comment motiver chacun. »
La salle a fermé ses portes vendredi 14 juin vers 18 h. Les adhérents, dont certains étaient là depuis le début, avaient préparé un petit pot pour marquer le coup.
Sur son avenir professionnel, Fred Poisson indique : « J'aimerais rester dans le relationnel en rapport avec la mise en forme. »
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