En 2024, ce sont les 100 ans de la naissance de Jacques Lusseyran, un homme aux racines juvardeillaises (sa mère y est née et son grand-père était forgeron), Résistant, mais sans avoir été reconnu comme tel.
Aveugle à 8 ans après un accident à l'école
Jacques Lusseyran a grandi à Paris entouré d'une mère scientifique et d'un père chimiste, mais revenait à Juvardeil aux vacances.
Jacques est myope. À 8 ans, son destin bascule à l'école. Un élève le bouscule en sortant en récréation. Jacques tombe avec ses lunettes sur l'angle du bureau du maître, au niveau de ses yeux. Il deviendra aveugle.
Il monte un réseau de résistance à 17 ans
Sa mère lui apprend le braille. Elle refuse de le mettre dans une école pour non-voyant. Jacques sera un élève très brillant.
Sous l'occupation, Jacques Lusseyran monte, à seulement 17 ans, un réseau de Résistance dans le lycée Louis-Legrand à Paris.
Son réseau s'appelait Les Volontaires de la Liberté.
"Ils tractaient et posaient de nombreuses affiches", expliquent Odette et Marco Hunault, deux des membres du groupe qui lui rendent hommage.
Quelques mois après la création du réseau, "il se montait à plus de 600 membres. Il a pris une telle ampleur qu'il a fusionné avec un autre : La Défense de la France. Il était un des cinq membres du comité directeur, en charge du recrutement. Un jour, on lui présente un certain Elio. Jacques ne le sent pas. Mais comme on lui dit qu'il y a besoin de monde, il l'intègre. Le 14 juillet 1943, leur réseau fait une grosse campagne d'affichage. Le 20 juillet, il est arrêté par la Gestapo chez ses parents."
Il échappe à la mort à Buchenwald
Connaissant l'allemand, il comprend aux détours de conversations que c'est Elio qui l'a trahi.
De la prison de Fresnes, Jacques Lusseyran est envoyé à Buchenwald, "un camp dédié à beaucoup de handicapés. Étant aveugle, il n'avait pas une grande espérance de vie là-bas. D'ailleurs, il se faisait voler sa nourriture par quelqu'un qu'il surprendra et qui deviendra finalement comme son garde du corps."
Jacques sortira vivant du camp. Ne pouvant devenir enseignant à cause d'une loi du régime de Vichy qui interdit aux handicapés de rentrer dans la fonction publique, Jacques se met à écrire "un livre qui ne connaîtra pas le succès mérité en France, mais aux États-Unis il aura beaucoup de retentissements".
Il est alors embauché dans une université américaine.
Mais il tombe amoureux d'une de ses élèves. "Il est donc viré."
Il reviendra en France avec l'étudiante, qui deviendra sa troisième femme.
Ils mourront dans un accident de la route en 1971.
Jacques avait 46 ans.
Pratique Déambulation contée samedi 6 juillet, à 16 h. Gratuit. Rendez-vous au rond-point Jacques-Luysseran, dans le bourg.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.