C'est entourée de sa famille que Gilberte Blscak a soufflé sa 100e bougie, lundi 8 juillet, à l'Ehpad le Vollier de Bouère (Mayenne). "Je suis très heureuse de me retrouver avec tout le monde à mon âge et sans être paralysée de rien", sourit-elle.
"Mon mari est né à Ostrov"
Née le 8 juillet 1924, Gilberte, de son nom de jeune fille Baube, est originaire de Marcilly-sur-Maulne (Indre-et-Loire) et s'est mariée en 1947 avec Gaspar Blscak.
"Mon mari est né à Ostrov, en Tchécoslovaquie, martèle-t-elle. Pas loin de la frontière."
À ce moment-là, les Tchécoslovaques, se sentant redevables envers la France vis-à-vis de la fin de l'Empire austro-hongrois, étaient réquisitionnés dans l'Hexagone pour la main-d'œuvre.
Pendant vingt-trois ans à l'hôpital de Sablé
C'est dans ce contexte que Gaspard a travaillé à l'usine de fabrication de chicorée, Chicorée Williot, à Sablé. De son côté, Gilberte a travaillé à la campagne avant d'exercer en tant que femme de ménage puis pendant plus de vingt-trois ans en tant qu'agente hospitalière à l'hôpital de Sablé-sur-Sarthe.
Sa famille était présente à l'Ehpad Le Vollier, lundi 8 juillet. - Charlie Creteur
"J'aimais beaucoup danser avec mon mari"
De leur union sont nés trois enfants, trois petits-enfants et sept arrière-petits-enfants. "J'aimais beaucoup danser avec mon mari, poursuit cette adepte du tango et de la valse. On allait au bal des reines et des demoiselles d'honneur, à l'époque mais ça ne se fait plus tout ça maintenant. J'ai eu une belle vie." Sa famille précise d'ailleurs que Gilberte et Gaspar allaient souvent au bal de la mairie de Sablé-sur-Sarthe.
Étant entrée à l'Ehpad en 2019, aujourd'hui elle danse encore et participe à des représentations au sein de la structure. "J'ai beaucoup d'amis dans cet Ehpad, dont des personnes qui ont travaillé avec moi à Sablé. Je suis bien ici, on fait des jeux, des représentations et je m'entends bien avec l'animatrice Aurélie."
Souvenirs de l'occupation allemande
De par son vécu, Gilberte a également connu la Seconde Guerre mondiale. "C'était l'occupation allemande, se souvient-elle. Je n'ai pas eu de problèmes. On ne s'en occupait pas. Il y en avait des méchants (SS), mais il y en avait qui étaient aussi gentils." L'occasion de se souvenir, en cette période de 80e anniversaire de la Libération, qu'indépendamment des pays qui s'opposaient, les victimes étaient de tous les côtés et que l'ennemi en soi était la guerre en elle-même.
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