A Chenillé-Champteussé près du Lion-d'Angers (Maine-et-Loire), la SICA (société d'intérêt collectif agricole) est à la fois un organisme de sélection et une entreprise de sélection, qui tiennent un livre généalogique de la race et gèrent un schéma de sélection avec les nouveaux taureaux proposés à l'insémination artificielle pour les éleveurs. En 2023, a été refaite une carte de services de la SICA pour les éleveurs (conseils sur le plan d'accouplement, le tri reproducteur, etc.).
Augmenter les adhésions
Si le berceau de la race Rouge des Prés est en Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe, la SICA essaie d'étendre son activité à la Belgique, à la Hollande et au Luxembourg, où il y a une centaine d'éleveurs. "De Rouge des Prés, on en compte 33 425 en France. C'est stable, avec une légère baisse des vaches contrôlées", déclare Ophélie Priault, directrice de la SICA. Le nombre d'adhérents progresse, en passant "de 137 à 143 personnes, principalement de la Mayenne, Maine-et-Loire et Sarthe. La présence sur le terrain porte ses efforts. Il faut continuer parce que seulement 5 997 Rouges des Prés sont inscrites à la SICA sur les effectifs totaux". Communiquer est donc important, sachant que la race a reculé en vingt ans (50 000 vaches Rouges des Prés en 2004), fait "lié aux départs à la retraite".
Au niveau de la génétique, la SICA est propriétaire de ses doses. "De nouveaux taureaux sont rentrés dans le catalogue. Parmi eux, on a Stromae qui arrive de la ferme EARL du Marronnier en Seine-Maritime. Il est prometteur. Les doses sont prélevées, disponibles, et il y a de la demande."
Relancer l'AOP Maine Anjou
À la station du Domaine des Rues, les ventes ont été "correctes, en 2023. 80 % des 75 taureaux ont été vendus. Ces derniers arrivent ici à neuf mois et ressortent à quinze mois. Il y a un brassage génétique". Concernant le volet promotion, les concours (Space, National, etc.) et les locations de salles (séminaires, anniversaires et mariages) contribuent à la notoriété et l'équilibre financier de la structure. "Le travail de promotion doit aussi porter sur l'AOP Maine Anjou. On a besoin de la relancer. Cette appellation d'origine protégée reste encore méconnue." Ophélie Priault précise : "Il y a peu de viande Rouge des Prés dans les supermarchés et restaurants. Pourtant l'AOP Maine Anjou est une histoire de terroir. Nos prédécesseurs se sont battus pour l'obtenir en 2004. Cette AOP est la marque d'un savoir-faire local, la reconnaissance d'une viande gustativement de qualité. "
La SICA sollicitera la Région pour voir s'il est possible de mettre la Rouge des Prés au menu des scolaires. "Défendre l'AOP ne fait pas partie de nos missions premières, la SICA œuvre en priorité sur la génétique. Cependant, l'un ne va pas sans l'autre. " La commission filière et commerce sera en conséquence redynamisée.
La SICA connaît, par ailleurs, un changement de taille. Depuis cinq ans président, Christian Perrin cesse son activité d'éleveur en Moselle ; il passe la main.
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