Fin juin, une dizaine de personnes ont pu découvrir et redécouvrir le moulin cavier de la Guénaudière, situé à Grez-en-Bouère.
Cette visite était animée par Léo Motais, chargé de mission tourisme au sein de la communauté de communes du pays de Meslay-Grez.
Il a rappelé ce qu'était un moulin cavier. "La première apparition de ce mot remonte vers 1545 environ. À l'époque, les meuniers avaient plusieurs activités : l'agriculture, la pêche mais la partie aussi viticulture. Ce qui se rattache au terme de cavier." Classé monument historique depuis 1984, ce dernier est unique en son genre car dernier existant en Mayenne. Il a été construit sur un ancien fief et seigneurie comptant quinze fermes. "Les premières traces cadastrales remontraient vers 1829-1830." Avant sa construction, le grain était moulu par le moulin à eau de l'étang de la Guénaudière, situé sur la Taude, comme le montrent des ruines en contrebas, et datant de 1481.
"Les deux fonctionnaient ensemble", précise un homme parmi les visiteurs. "En période d'étiage, quand le niveau de la Taude est assez bas, le moulin à eau ne peut plus fonctionner et on suppose que c'est ce moulin à vent qui allait remplacer et faire son activité pour pouvoir moudre le grain avec les meules", reprend le chargé de mission.
Au Moyen-Âge, le domaine de la Guénaudière était une métairie. Le propriétaire faisait exploiter ses terres par des métayers qui devaient lui donner la moitié de leurs récoltes. Il n'y avait pas de meunier attitré, contrairement aux moulins traditionnels. "Son utilisation était collective, chacun venait y moudre son grain au besoin."
Plusieurs hypothèses sur sa création
Les moulins dits "caviers" sont originaires de l'Anjou et du Saumurois. Ils sont apparus au XVIe siècle et ont été construits jusqu'au milieu du XIXe. "Le principe est que l'on descend les meules dans une cave troglo et les ailes sont situées à la surface. Avec un axe de transmission dans un cône maçonné."
La raison de sa présence en Mayenne se justifie par plusieurs hypothèses. "La première serait par rapport au mariage de la fille de la famille propriétaire avec le comte Felix de Villerois de Mareuil, originaire du Saumurois. La deuxième serait parce que cela vient complémenter l'activité de l'ancien moulin à eau en période d'étiage."
Le moulin a connu moins d'un siècle d'activité puisque dès 1880-1890 la Révolution industrielle marque la fin des unités de production de farine due à l'apparition des machines à vapeur. "Il a connu presque un siècle d'abandon mais les sapins plantés au cours du XXe siècle l'ont protégé et sauvé." Certaines pièces en bois servirent de bois de chauffage durant la guerre.
Restauré dès les années 1980
Redécouvert en 1980, un bail emphytéotique de 99 ans fut signé pour un franc symbolique avec les propriétaires, la famille de Cadaran, en 1981, au départ avec la commune de Grez-en-Bouère puis la communauté de communes du pays de Meslay-Grez.
Sa restauration a commencé à partir de 1982. L'association Les amis du moulin a notamment aidé à le sauver et à le valoriser.
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