Il s'est pris de passion pour cette grande dame qui a fini sa vie à Château-Gontier (Mayenne). Georges Fouassier, de Ménil (Mayenne), collectionne tout ce qui a trait à la poétesse Lucie Delarue-Mardrus.
"Je collectionne tout ce qui a un rapport avec Lucie. Cela m'a pris d'un coup, en lisant une revue qui parlait d'elle. J'ai par exemple trouvé un livre d'André Gide, dédicacé par son auteur à l'attention de Lucie Delarue-Mardrus."
"Elle a fréquenté les plus grands"
Née à Honfleur (Calvados) en novembre 1874, Lucie Delarue-Mardrus est l'auteure de très nombreux romans, essais, nouvelles et poésies.
"Lucie Delarue-Mardrus a eu une vie particulière. Quand elle était dans sa pleine gloire, elle a fréquenté les plus grands, d'André Gide à Edmond Rostand. Elle était connue pour ses poèmes. Et la poésie est un peu passée de mode après la Première Guerre mondiale. Elle a connu des difficultés financières après son divorce. Elle a fini sa vie dans une grande misère dans une maison de la Grande Rue à Château-Gontier", raconte Georges Fouassier.
Décédée en avril 1945, Lucie Delarue Mardrus avait découvert Château-Gontier par hasard, en 1942, grâce à un ami. Elle a ainsi laissé sa trace dans cette ville du Sud-Mayenne, au point qu'une rue porte désormais son nom.
Des tableaux représentant Lucie Delarue-Mardrus au musée. - Philippe Simon
Le point de vue de la servante
En grand passionné, Georges Fouassier a dévoré un roman sur Lucie Delarue-Mardrus, qu'il a trouvé en vente à la librairie M'Lire Anjou.
Sorti en mars, intitulé Les Mille et une vies de Lucie, signé de Karine Lebert, ce roman utilise comme procédé narratif le point de vue d'une personne proche de la poétesse.
Georges Fouassier confie : "C'est un roman qui met en valeur sa servante, qui lui a été chère pendant très longtemps et qui l'a assistée surtout durant ses années difficiles. Dans ce livre, on suit son quotidien."
"Elle était en avance sur son époque"
Au cours de son existence, elle a montré son talent avec un ton très singulier. Ses poèmes sont même enseignés aux écoliers dans certains établissements.
Elle a notamment fait partie des fondatrices du prix Femina, créé afin d'offrir une contre-proposition au prix Goncourt, jugé trop misogyne car il récompensait essentiellement des hommes.
Sur ce passage de son histoire, Georges Fouassier observe : "Elle était en avance sur son époque. Elle a vécu avec trois handicaps : c'était une femme, une lesbienne qui assumait sa sexualité et une poétesse. À part Colette, à cette époque les grands écrivains reconnus étaient des hommes."
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