Emma Ozlem Kaya propose des stage de gravure à son Atelier 2Bis créé en septembre 2013. à Châteauneuf-sur-Sarthe (Maine-et-Loire) près du Lion-d'Angers. "Castelneuvienne à la base, ayant grandi au bord de la rivière, il était plus simple pour moi de m'installer ici plutôt que dans une grande ville. J'avais retapé une petite bâtisse au fond du jardin de mes parents. " En octobre 2017, elle a transféré son atelier rue Nationale où c'est "plus lumineux", en inventant le concept d'atelier-café.
Emma Ozlem Kaya a toujours adoré dessiner. "Enfant, j'étais très manuelle. J'ai croisé le chemin d'artistes comme Yolande Grandcolas et Réjanne Véron, qui m'ont encouragée à aller aux Beaux-Arts à Angers. J'ai suivi les cours de gravure. J'ai lâché la faculté, j'étais en deuxième année de géographie. J'ai enchaîné des petits boulots, tandis que je me perfectionnais dans la gravure."
Tester les matières
En 2009, elle présentait ses premiers travaux. En 2012, sur le thème du végétal, elle a été lauréate du Prix concours du public au Salon Arts et Loire à l'Abbaye de Bouchemaine. "Cela m'a incitée à poursuivre. J'ai acheté ma presse en Belgique avant d'ouvrir mon atelier." Le Japon, pays des grands maîtres de la gravure tels l'estampe La Vague d'Hokusai, l'inspire, l'intrigue. "Ce qui m'intéresse avant tout, c'est d'avoir le choix des matières, des plaques, et de pouvoir voyager à travers les différentes techniques (linogravure, eau-forte, à l'adhésif, au sucre...)."
La presse, la machine indispensable de l'artiste peintre-graveur. - Philippe Simon
Emma n'hésite pas à tester de nouvelles matières comme le filtre à café "pour voir si ça peut passer sous presse".
Plusieurs étapes conditionnent l'estampe : le croquis, le choix du support, le report du croquis en négatif, l'encrage, et l'impression, parfois en passant dans le bain d'acide ou la résine pour des aquateintes. "Rien n'est jamais acquis."
La quête d'identité
Le fil conducteur des estampes d'Emma est "l'identité" (ou la personne), les origines turques de sa famille l'expliquant. Le père d'Emma est arrivé à Châteauneuf-sur-Sarthe au début des années 1970, pour travailler à la tannerie. "J'adorais l'odeur du cuir, les belles peaux aux couleurs variées. Je n'avais pas conscience que je ferais plus tard un métier créatif artisanal."
Sur le passé de sa famille, ses recherches l'ont amené à retrouver des membres descendant des arrière-grands-pères. "Il y a très peu d'archives. " Or comprendre d'où on vient, c'est " important" à ses yeux, et "pour les générations suivantes". Cette quête identitaire est un peu retranscrite dans ses gravures.
Emma Ozlem Kaya exposera justement des portraits de sa famille, et tout un panel de son travail, du 6 au 13 septembre 2024 à la Galerie La La Lande à Paris dans le Marais. L'artiste peintre-graveur a obtenu le trophée des Mains d'or Métiers d'art Pays de la Loire, en 2019.
Pratique : Atelier 2Bis situé 19, rue Nationale, Tél. : 06.09.53.23.55
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