Dimanche 22 septembre, la messe dominicale aurait pu s'achever par un " Ite missa est" qui, traduit littéralement, signifie : "Allez, on vous renvoie." Le curé de Segré-en-Anjou-bleu Vincent Artarit, qui officiait avec Kévin Emmanuel Labbé et Joseph Emmanuel Vitour, diacre nouvellement nommé au Louroux-Béconnais, a annoncé : "Ce jour était le dernier jour des messes habituelles du dimanche à Candé." Une annonce vécue comme une gifle par les fidèles présents et de quoi alimenter la conversation durant plusieurs semaines. Les fidèles devront se rendre en l'église du Louroux-Béconnais s'ils veulent participer à une messe.
" Nous entrons dans une pauvreté"
Cette décision radicale a été prise par " l'équipe des prêtres en service et après des concertations menées localement et en lien avec notre évêque", assure Vincente Artarit. "Les faits sont là, nous entrons dans une pauvreté : nous ne sommes plus que trois prêtres pour assurer la célébration des messes et animer la vie pastorale sur le pôle d'animation paroissial qui regroupe les quatre paroisses et 56 villages du Haut-Anjou", justifie le curé. Cette décision évidemment n'arrange personne.
Et pas le maire de Candé, qui voit déjà pointer " les critiques quant à la récente restauration de l'église Saint-Denis". Cette restauration a laissé un reste à charge à la commune d'environ 3 millions d'euros.
" Y a-t-il réellement un manque de prêtres ?"
La décision pour la messe n'a pas été prise, selon nos sources, en concertation avec les élus locaux de Candé et des communes voisines.
"Y a-t-il réellement un manque de prêtres ?" questionne le maire de Candé. Il apporte sa réponse. " On est en droit de se le demander. Ils étaient trois le 22 septembre à la messe de Candé, un diacre et deux prêtres. Pourquoi ne pas autoriser les diacres à officier le dimanche ? Sur notre secteur nous en avons deux."
Alors, Saint-Denis est-elle condamnée à n'officier que pour les sépultures ? Le curé se veut rassurant : "Les célébrations des fêtes religieuses comme la Toussaint, Noël, confirmations, seront assurées ainsi que baptêmes et funérailles ou toute autre occasion qui se présentera."
Vincent Artarit compte sur une sorte de bon sens chrétien. "Nous invitons chacun à être attentif à ceux qu'il faudrait véhiculer pour parcourir les kilomètres parfois nécessaires pour qu'ils puissent continuer à former la communauté chrétienne où chacun est attendu."
Prier ou se baigner
Avec la disparition de l'office dominical à Candé, le coût de la remise en état de l'église Saint-Denis va assurément s'inviter dans le débat.
La somme engagée aurait peut-être évité de se poser autant de questions sur la piscine, qui aurait bien besoin de 3 millions d'euros pour rouvrir.
Il ne faudrait pas pour autant que la messe soit dite pour la piscine.
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