Deux agriculteurs qui exploitent à La Rouaudière (Mayenne), mais qui ont leur siège social en dehors de la commune, travaillent avec la société Qair un projet agrivoltaïque.
Il s'agit de panneaux photovoltaïques installés en hauteur dans un champ.
Le projet prévoit de faire paître des bovins en dessous.
Il s'agirait du premier dans le secteur.
Sur 43 hectares
Le projet prévoit d'utiliser 43 hectares de « bonne terres », souligne Alexandra Courcier, jeune agricultrice qui a lancé une pétition mi-septembre.
Elle est éleveuse (volailles) et voisine du projet. « Je suis allée voir tous les autres agriculteurs du secteur, on est tous d'accord et tous 100 % contre l'utilisation de bonnes terres pour un tel projet. Nous pensons qu'il y a assez de terres inutilisées sur lesquelles réaliser du photovoltaïque. Il y a encore plein de bâtiments en campagne sans panneaux solaires et de terres non cultivables qui auraient pu être utilisés. »
Elle dit « ne pas être contre l'agrivoltaïque » mais regrette qu'il soit utilisé « des terres en culture » qui deviennent des pâturages.
Des agriculteurs sceptiques
Dans un compte rendu du comité de projet du 17 septembre que nous nous sommes procuré, la société Qair indique que « la perte des rendements des terres ne doit pas être supérieure à 10 % ».
Alexandra Courcier indique : « Admettons que ce soit le cas, même si franchement, je n'ai jamais vu pousser d'herbe sous des bâtiments, il ne sera plus possible de faire de foin, d'enrubannage... car les machines ne passeront pas. »
Elle regrette aussi que des jeunes agriculteurs n'aient pu acheter ces terres avant le projet car « vendues trop cher alors qu'on est dans une commune où six à sept jeunes agriculteurs se sont installés en cinq ans. Il y a un dynamisme ici qu'il n'y a nulle part ailleurs ».
Elle note aussi que cela « dénaturera le paysage ».
Qair rassure
Du côté de Qair, toujours selon le compte rendu de la réunion du 17 septembre, on rassure. Il y aura une surveillance de mise en place, la société indique que l'herbe pousse bien en dessous des modules et que l'objectif « est bien que les parcelles soient exploitées tout au long de la vie de la centrale agrivoltaïque ».
François Gervais, chef de projet Qair, contacté, souligne que les terres concernent 43 ha, « mais le champ solaire se limite à 22 ha et l'emprise projetée au sol n'est finalement que de 9 ha. »
Qair explique aussi « qu'une réflexion et discussion en interne amènent à penser qu'il n'y aura pas de modification de la valeur du foncier agricole », « que si le travail est bien réalisé il n'y a aucun risque pour les animaux », « que le design des structures a été réfléchi afin de garantir une bonne répartition de l'eau de pluie » qui s'écoulera « de manière régulière et homogène ».
Concernant l'utilisation de l'électricité produite, le choix sera fait au moment du dépôt du permis de construire que la société envisage « d'ici fin 2024 ».
« On vise une mise en service en 2027. »
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