L'association le Cepan (club d'éducation, de protection des animaux de la nature) gère, finance le Refuge de l'Arche à Château-Gontier (Mayenne) dans son fonctionnement (19 permanents, 19 personnes en insertion soit 12 ETP, et des saisonniers) et dans son investissement, avec l'accompagnement des fondations. Jusqu'à sa fermeture le 5 décembre 2023, le centre de sauvegarde de la faune sauvage locale était lui aussi financé, dans son intégralité, soit 150 000 € pour les charges incompressibles de bâtiment, les fluides, les salaires des deux soigneuses, et une partie du salaire de la vétérinaire.
Et le centre de sauvegarde ?
"Fermer temporairement le centre de sauvegarde fut une décision difficile, reconnaît Jean-Marie Mulon, le directeur du Refuge de l'Arche. Mais il n'était plus possible de puiser dans la trésorerie du Refuge." La situation s'est compliquée avec les coûts à la hausse de l'électricité chauffage (+ 177 %), de la nourriture, des produits vétérinaires et des sauvetages (Savannah, perroquet Gris du Gabon, etc.). Ouvert en avril 2011, "le centre était l'aboutissement des idéaux de Mai-68, à savoir travailler sur la protection de la faune sauvage locale, en parallèle de l'aide apportée aux exotiques". Il a accueilli 300 animaux (hérissons, chouettes, etc.) d'avril à décembre 2011, et 1 341 animaux en 2022.
Château-Gontier Saint-Fort Refuge de l'Arche Centre de sauvegarde de la faune sauvage fermeture temporaire 6 décembre 2023 - Thomas Gourlin
"On a un agrément pour la Mayenne, le Maine-et-Loire, la Sarthe, pour de nombreuses espèces. Le centre vétérinaire Oniris de Nantes n'accepte que les animaux de Loire-Atlantique. Le nôtre n'accueille plus d'animaux blessés." Les particuliers en emmènent parfois jusqu'à Tours, Poitiers. "On sait pertinemment que certains y restent. C'est malheureux. On est convaincus d'être d'intérêt général. Tout le monde parle d'environnement mais qui s'y connaît ? On espère rouvrir en 2025."
Quid du Département et de la Région ?
Les temps sont difficiles. La météo des douze derniers mois s'en mêle (pluies, chaleurs). Résultat : 12 866 visiteurs en moins (-16,39 %). Soit 65 614 entrées fin septembre contre 78 480 en 2023 à la même date. "Sur les plans d'investissements (bâtiments d'accueil + extension), l'État, la Région et le Département ont été présents. On est d'ailleurs en train d'étudier un plan de réhabilitation de la plus vieille structure des primates. Il ne semble pas que le Refuge de l'Arche ou le centre de sauvegarde relève de l'attractivité du territoire", alors qu'il est le premier site touristique en Mayenne. "On n'a pas reçu un euro de fonctionnement. On est surpris. On n'est pas un lieu privé et on est adossés à l'EPCI la communauté de communes, qui nous aide à hauteur de 83 300 € dédiés au développement touristique. Qu'on nous donne les bonnes raisons. On est prêts à se réinventer."
Tendre la main au privé
La direction et le Cepan se tournent vers le privé pour trouver de l'argent. En 2025, sera constitué De la main à la patte, un club des partenaires du Refuge de l'Arche. Concrètement du mécénat. L'opération 1 € pour les animaux, qui a rapporté 100 000 € l'an dernier, sera reconduite à partir du 25 novembre 2024. "On a augmenté nos appels aux dons." Ce travail porte ses fruits : en 2017, 25 000 € de dons, en 2023, 190 933 € soit 18 % des recettes (2 461 donateurs réguliers et ponctuels). "Il faut 195 000 € pour rouvrir le centre de sauvegarde." Le Refuge compte, lui, pour 1,80 million d'euros de dépenses annuelles. Par ailleurs, "on s'ouvre sur les séminaires d'entreprise, les visites personnalisées (dans les coulisses du Refuge). On veut sensibiliser les publics sans mettre à contribution les animaux. On veut continuer à proposer des temps culturels telle la venue du journaliste scientifique de Charlie Hebdo, le 13 octobre 2024" (lire en page culture Haut Anjou du 11 octobre 2024).
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