Chaque audience du tribunal correctionnel de la Mayenne voit l'examen de violences intrafamiliales.
Le 3 octobre, c'est pour des faits commis à Renazé qu'un homme de 43 ans est jugé. Il lui est reproché une violation de domicile, des violences sans incapacité, une usurpation d'identité et surtout un harcèlement moral ayant entraîné dix jours d'ITT pour la victime, sa compagne.
Le prévenu a l'allure soignée, s'exprime sans difficulté et n'a aucune addiction à l'alcool.
Relation toxique
Le couple s'est connu dès l'enfance et le compagnon ne peut tirer un trait sur une relation devenue toxique. Il l'empêche un jour d'aller à son travail pendant deux heures, ou bien va la maintenir contre un mur en lui serrant les poignets, ou bien encore il va ôter les patins de freins du vélo de sa fille.
Il va aussi s'introduire en cachette au domicile de la victime pour lui voler des sous-vêtements et surtout il va se servir de son adresse mail pour publier des photos dénudées de la jeune femme.
Le quadragénaire va enfin adresser des milliers de SMS ou de mails, alternant le chaud et le froid commençant par exemple par : « Je t'aime, et se terminant par, tu es une vraie connasse ».
Rapidement les amis, l'employeur, et même l'enquêteur témoignent de l'emprise sur la jeune femme. Interrogé par la présidente, le compagnon admet qu'il a perdu la raison, qu'il cherchait à récupérer sa femme par tous les moyens.
La victime : « Je suis au bout. Je ne veux plus avoir peur d'aller dans la rue. Je n'en peux plus ! »
Pour défendre la victime, maître Robert va rappeler comme il a été difficile de porter plainte et de venir jusqu'au tribunal. L'avocat rappelle que c'est exceptionnel que l'on octroie dix jours d'ITT pour des violences qui ne sont pas physiques mais morales.
Obligation de soin
Maître Gilet va tenter de faire diminuer la peine demandée par le parquet qui est de vingt-quatre mois dont six mois sous bracelet électronique. Le verdict est de 18 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire. Les six mois ferme devant s'exécuter sous surveillance électronique. Le tribunal y ajoute une obligation de soin et de travail ainsi qu'une interdiction de contact et de porter une arme.
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