Chez Mathilde et Denis Gemin, tout est bio. Des myrtilles que l'on vient cueillir à la ferme des Touassières, à Freigné, commune déléguée de Vallons-de-l'Erdre, au gigot de mouton qu'on achète sur l'exploitation, il y a de quoi faire le plein du garde-manger.
Mathilde Gemin a même pour projet d'ouvrir une restauration dans sa ferme.
Toujours dans l'esprit de l'association à laquelle Mathilde et Denis adhèrent, Paysan de nature, ils poursuivent leurs objectifs de préserver et de favoriser la biodiversité.
Un abreuvoir pour animaux sauvages
Dans cette perspective, ils viennent de travailler sur un projet de création d'un abreuvoir pour animaux sauvages et d'installation d'un nouvel espace de biodiversité. Sur leur exploitation existait un grand réservoir d'eau de pluie depuis 2006. Ce réservoir, qui recueillait l'eau de pluie des toitures de l'exploitation, fuyait. "On avait tenté une première fois de colmater les fissures de la fosse qui ne retenait plus l'eau, avec un produit, mais ça n'a pas tenu", explique Mathilde Gemin.
L'idée a été d'apporter de l'argile pour colmater les fissures. Pour réaliser les travaux, une bonne dizaine de personnes a participé. Parmi elles, Lou Tranchant, qui a effectué dans la ferme un stage de neuf semaines. "Je suis étudiante en BTSA GPN (gestion et protection de la nature), en alternance, dans un établissement proche de Clermont-Ferrand."
Le pélodyte et un chevalier cul-blanc identifiés
"En lien avec Patrick Berthelot, de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui m'a aidée à trouver ce stage, la dizaine de volontaires est allée prélever de l'argile, près d'un marais, sur l'exploitation", explique Lou Tranchant.
Pas moins de huit remorques de terre ont été amenées près de la fosse. Cette terre a été posée sur les rebords et le fond en ciment de la fosse. Le limon de l'argile doit boucher définitivement les fissures, rendant le réceptacle étanche.
Dans cet espace de biodiversité, les batraciens (crapauds, grenouilles...) vont retrouver leur espace naturel. "Il n'y aura pas de poissons. Ils mangeraient les œufs", prévient Mathilde Gemin. "On a même identifié le pélodyte, qui ressemble à une petite grenouille, et un chevalier cul-blanc y vient régulièrement", se réjouit Mathilde Gemin.
Lou Tranchant ajoute que "là où l'argile a été prélevée, ça a permis d'augmenter la surface de la mare, de la creuser, et donc d'augmenter là aussi les chances de voir de la biodiversité s'étaler".
Lou Tranchant aimerait bien exercer le métier de naturaliste dans une réserve naturelle. "C'est très sélectif, et les postes sont rares", remarque-t-elle.
À défaut elle se dirigera vers l'hydrologie, la restauration de la qualité des eaux dans un syndicat de bassin.
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