En début d'après-midi, douze élèves de 4e et 3e, vêtus d'une combinaison blanche et d'un masque sur le nez, sont venus analyser une scène de crime à proximité du collège Le Grand Champ de Grez-en-Bouère, lundi 4 novembre.
Pas de panique, la rubalise et les cavaliers ainsi que le reste du matériel n'ont été installés et utilisés que dans le cadre du dernier scénario de l'atelier criminalistique Experts à l'école. "Une enquête" supervisée par Ludovic Pilloud, chef d'escadron du groupement de la Mayenne, et l'adjudant-chef Bénédicte, pour la deuxième année.
"En 2022, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a signé un protocole avec l'Éducation nationale, explique le premier cité. Cinq mallettes ont ainsi été mises à disposition dans des établissements scolaires. Il y en a une à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Orléans, Pontoise, dans le Puy-de-Dôme et Grez-en-Bouère. La seule dans le Pays de la Loire. L'objectif n'est pas la vocation de la gendarmerie mais scientifique."
Mené en collaboration avec la gendarmerie de la Mayenne, ce dispositif permet ainsi à ces élèves de collèges d'une part d'utiliser du matériel de prélèvement et d'autre part de lier trois matières : sciences de la vie et de la terre (SVT), les mathématiques et les sciences physiques.
Pour intégrer cet atelier qui se tient tous les lundis de 13 h à 14 h, les élèves ont dû écrire une lettre de motivation.
"Faire du concret"
"Ça offre aux élèves une ouverture différente de ce qu'on a l'habitude de voir dans le programme, explique Eric Soulier, professeur de physique chimie, déjà présent l'an passé lors du premier atelier. Que ce soit sur l'aspect scientifique avec des relevés et des analyses, l'aspect formation professionnelle lié aux échanges avec les gendarmes de l'IRCGN de Pontoise en visio, l'aspect prise de notes avec la rédaction d'un petit journal mais également l'aspect vidéo car chaque expert racontera, dans une vidéo, une partie de l'enquête entrecoupée de journaux, images, etc."
Pour son homologue de la partie SVT, Gérard Fougerolle, cet atelier est l'occasion de "faire du concret" et "donner du sens à ce qu'on fait" en classe. "On a onze filles et un garçon. On a eu des demandes motivées par ce qui est vécu pour eux quand il regarde des séries TV, par exemple. Ils ont envie de voir dans la réalité comment ça se passe."
Comme le dit Philippine, 13 ans : "Ça change des séries que je regarde comme S.W.A.T."
Sa camarade Léana, 12 ans, est aussi séduite : "C'est intéressant, on apprend des choses et ça pourrait nous guider vers le métier. Pour ma part, j'aimerais travailler dans ces métiers."
Sur différentes techniques
Pour Christine Bourjolay, professeure de maths, cet atelier "montre que les maths sont un outil pour les sciences". "Pour analyser chaque indice, on procède à la mesure par triangulation. L'année dernière, on avait travaillé sur la balistique", sourit-elle.
En ce qui concerne le "crime", en lui-même, un agriculteur se promenait dans le champ d'à côté avant d'apercevoir, de l'autre côté de la haie, une personne sur le dos.
Il a donc contacté la gendarmerie, qui en a conclu que la personne est décédée. Les militaires ont donc procédé au gel des lieux avant de prévenir les experts. "L'idée est de faire travailler les élèves sur différentes techniques comme la recherche d'ADN (mégots, sang), d'empreintes (couteau, cadavre), les études biologiques (pollen), le moulage (vêtements et équipements de l'auteur éventuel du "crime") et l'entomologie (insectes)", reprend Ludovic Pilloud.
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