Tom Bunnens, 15 ans, est un enfant de Villiers-Charlemagne. Il a découvert l'escrime en 2021. Son parcours, depuis trois ans, est atypique. Pour Tom, l'histoire commence à l'été 2021 lors d'une sortie au château de Sainte-Suzanne, à l'occasion d'une journée médiévale.
"Je pratique l'escrime, et plus particulièrement l'épée de manière intensive"
Tom manie l'épée et le bouclier en bois d'une telle manière qu'il est vite repéré par un des animateurs, qui lui prédit un bel avenir. C'est le déclic.
"À partir de là, je m'inscris dans le club de Château-Gontier qui me permet de développer ma technique malgré mon jeune âge et ma petite taille, que je compense avec mon agilité, mon adresse et ma rapidité, raconte-t-il. Je pratique l'escrime, et plus particulièrement l'épée de manière intensive car, en plus de ma nature sportive, j'ai une vraie passion pour ce sport."
"Il faut savoir accepter la défaite et surtout savoir pourquoi"
Atteint du syndrome Asperger, qui est une forme d'autisme mais qui n'affecte aucunement ses capacités intellectuelles, il fait un gros travail sur lui pour gérer ses émotions. En 2023, il subit un gros coup au moral avec des défaites dont une lourde, et c'est là qu'interviennent la famille, les amis, toutes celles et ceux qui trouvent les mots "pour ne pas baisser les bras et repartir de plus belle".
"Il faut savoir accepter la défaite et surtout savoir pourquoi. Depuis la 6e, je suis scolarisé à domicile via les cours du CNED (Cours national d'enseignement à distance). C'est important aussi d'étudier vers deux axes, devenir maître d'armes ou travailler en comptabilité car je suis féru de mathématiques et d'informatique."
Depuis 2023, il a rejoint l'Académie du SCO Escrime à Angers.
"Ils savent où sont mes failles mais surtout où sont mes forces"
"Avec 15 heures par semaine, je pratique intensivement mon sport, où j'ai la chance d'avoir deux maîtres d'armes extraordinaires. C'est un couple, il y a maître Carmen et maître Dorin, tous les deux sont roumains, ils sont exigeants avec moi car, de mon côté, j'ai joué la franchise avec eux et défini mes objectifs. Ils savent où sont mes failles mais surtout où sont mes forces."
Lors des dernières qualifications nationales d'octobre 2024, Tom est arrivé 54e, ce qui lui a permis d'être classé 30e Français dans sa catégorie. "Après cela, j'ai eu une bonne nouvelle, vendredi 2 novembre. Je vais pouvoir participer au challenge international à Grenoble, le 23 novembre, où il y aura 600 sportifs. Vingt nations seront représentées et nous serons 60 Français, je ferai partie de ceux-là. De plus, je serai dans ma catégorie. Ce sera une belle opportunité pour me frotter aux meilleurs. Il faudra que j'évacue toute la pression autour d'un tel évènement mais je suis confiant."
"On ne peut pas gagner seul, sauf si on est soutenu derrière"
Bien entouré et surtout soutenu, le jeune Caropolitain a pour devise : "On ne peut pas gagner seul sauf si on est soutenu derrière."
"L'escrime exige d'avoir un mental d'acier mais en plus de mon caractère tenace, j'allie les bons réflexes, poursuit-il. J'aurai pu choisir le sabre ou le fleuret mais c'est avec l'épée que je me sens le plus à l'aise. J'ai un rituel à chaque compétition, c'est d'arriver le premier dans la salle pour, dans un premier temps, avoir une place pour m'entraîner et m'approprier la piste sur laquelle je vais combattre."
Atteindre la N2 et participer aux JO
Ses deux objectifs sont clairs. Le premier est d'atteindre la N2, soit être classé entre la 32e et la 64e place au niveau National et l'autre, plus lointain, de participer aux JO de 2032 ou 2036.
Prochainement, ses parents vont créer une association pour pouvoir bénéficier d'aides financières car pratiquer l'escrime coûte cher en matériel et en déplacement si l'on fait de la compétition.
Par le biais de cette association, ils veulent en faire profiter les autres pour les aider à assouvir leur passion.
La Fédération française d'escrime compte à l'heure actuelle 55 000 licenciés pour ce sport de combat.
La Mayenne ne compte que trois clubs alors qu'Angers en compte déjà trois.
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