"Il y a quatre fois plus de morts par suicide que sur les routes", souligne d'entrée Béatrice Pigueller, la présidente du collectif départemental de la Prévention du mal-être et suicide (Cops 53) qui a créé un groupe de parole sur ce sujet "encore tabou", le premier du département.
"135 personnes impactées"
Le groupe de parole est animé par Béatrice Pigueller et Géraldine Lebasque. Cette dernière est l'ancienne présidente de la Main tendue, association cosséenne qui aide à la prévention du suicide.
Béatrice Pigueller : "Le taux de suicide en Mayenne est de 32 % supérieur à la moyenne nationale. Quand un suicide a lieu, 135 personnes sont touchées, et parmi elles, entre six et quatorze sont directement impactées. Le suicide est une mort violente, soudaine, qui amorce un sentiment de culpabilité, de sidération, etc. Le deuil est différent de celui des morts qui arrive par la maladie par exemple. On s'est alors dit qu'il fallait créer un groupe de parole pour permettre aux personnes de discuter, de libérer leur parole. Toutes les histoires sont différentes, mais elles peuvent se reconnaître dans l'histoire de l'autre."
"On a des mamans, des conjoints..."
Béatrice Pigueller continue : "Au début, quand il y a un suicide vous avez beaucoup de monde autour de vous et puis avec le temps arrive la solitude, et plus personne n'ose vous en parler. Le groupement permet à ceux qui souhaitent évacuer, parler, de le faire. On les accompagne autant qu'ils le veulent. Ils viennent une fois ou quinze, comme ils veulent. Il est préférable de s'inscrire car je leur explique la démarche et leur indique le lieu. On a des mamans qui ont perdu un enfant, des compagnons qui ont perdu leur compagne, etc. C'est très varié."
Un mal-être qui s'accentue
Béatrice explique que depuis la Covid de nouveaux profils de gens dans le mal-être sont arrivés : "Le 3114 (numéro d'appel pour la lutte contre le mal-être et suicide) a vu une grande poussée des contacts après la Covid et notamment de jeunes. Cela commence dès 11 ans alors qu'auparavant c'était plutôt vers 18 ans. Ceci est dû entre autres aux réseaux sociaux et le harcèlement qui va avec."
Si un groupe de parole a été créé à Laval, Béatrice Pigueller rappelle que "c'est une solution pour certains, mais qu'il existe aussi les associations comme La Main tendue à Cossé ou les Veilleurs à Loiron, qui proposent des écoutes individuelles".
Pratique Le deuxième lundi de chaque mois de 19 h 30 à 21 h 30. Animé par Géraldine Lebasque et Béatrice Pigueller. Inscription au 06.86.06.43.48.
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