Mercredi 6 novembre 2024, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, est venu à la rencontre d'éleveurs de la Mayenne dans le cadre du congrès fédéral.
Il a visité l'exploitation à Courbeveille (Mayenne) de Cyril Moussu, qui a repris l'exploitation laitière après ses parents : la SCEA des Prés.
Agents armés, convocation en gendarmerie et tribunal
Le jeune éleveur, père de famille, a évoqué avec le président national son histoire, qui l'a conduit au tribunal pénal avec son père Jean-Louis, avec qui il était encore associé au moment des faits.
Cyril a reçu la visite d'agents de l'OFB (office français de la biodiversité) "à la suite d'une dénonciation".
Elle faisait suite à "l'entretien de haies où vivaient des espèces protégées d'insectes : le capricorne".
Pendant dix-huit mois, lui et son père ont vécu "un traumatisme" avec cette affaire qui les a conduits à la gendarmerie et au tribunal.
"Vous recevez la visite d'agents armés chez vous, puis une convocation en gendarmerie, et enfin vous devez passer au tribunal, il y a de quoi être déstabilisé", soutient Mickaël Guilloux, secrétaire général de la FDSEA.
"Ils ne conseillent rien, ils sont juste là pour sanctionner"
Cet entretien de haies dans le viseur de l'OFB a fait l'objet "d'un dossier de 70 pages" et "de rapports uniquement à charge des agents de l'OFB qui ne sont là que pour sanctionner. Je leur ai demandé plusieurs fois des conseils sur de l'entretien de haies, mais ils ne conseillent rien, ils sont juste là pour sanctionner !" regrette Cyril.
Il continue : "Pendant une tempête, j'ai eu un arbre mort qui est tombé. Je ne savais même plus quoi faire, je ne savais pas si j'avais le droit de le couper ou pas ! Je n'ose pas sortir la tronçonneuse pour faire du bois. On travaille la peur au ventre."
Cyril, son père et les membres présents estiment avoir été "traités comme des criminels !"
Une mention apparaît même aujourd'hui sur le casier judiciaire de Jean-Louis "qui allait partir à la retraite et qui, en 40 ans de travail, n'avait jamais eu de problème."
Ils estiment contribuer à la préservation de l'environnement
Ils estiment contribuer au respect de l'environnement. "L'exploitation représente un entretien équivalent à 150 ha de biodiversité, et on stocke l'équivalent de 75 t de CO2/an."
Mickaël Guilloux confirme que ces contrôles de l'OFB comme d'autres "nous emmerdent et nous pourrissent. Un contrôle de la PAC par exemple, c'est de 9 h à 19 h !"
Il poursuit : "On a d'autres histoires comme la leur qui se passent mal. Des curages de ruisseau, par exemple, sont sources de soucis."
Ils demandent à être traités différemment, de simplifier les contrôles, d'éviter "la multiplication de la paperasse", des agents de l'OFB non armés...
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