Un pont qui surplombe la rivière l'Oudon est source de débat.
D'un côté c'est Méral, de l'autre c'est Cossé.
La communauté de communes du Pays de Craon envisage une réfection mais problème : le pont appartient pour moitié à un riverain qui s'y oppose.
Raoul d'Aubert, le riverain, explique la situation.
Il refuse de payer la moitié des 318 000 €
Raoul vit avec sa femme dans un des trois lieux-dits (La Gauterie) desservis par le pont. Il exploite aussi des champs après ce pont au lieu-dit La Basse Besneraie.
Tous deux sont dans la partie appartenant à la commune de Cossé.
Mais "la moitié du pont et l'autre partie de l'allée m'appartiennent", souligne-t-il.
Alors quand la réfection du pont est arrivée sur le tapis par l'intercommunalité qui souhaite le sécuriser, Raoul d'Aubert et sa femme n'ont pas apprécié.
Raoul d'Aubert est ici sur la partie appartenant au domaine public, la seconde partie du pont et l'allée au fond sont à lui. - Thomas Clavreul
"Notre moitié du pont a toujours été entretenue. Regardez, j'ai encore mis des traverses neuves il y a deux, trois ans. La leur c'est sûr, elle n'est pas entretenue, ni les abords de l'allée que je dois faire moi-même d'ailleurs. Alors quand ils nous demandent la moitié de 318 000 €, c'est non."
Raoul explique : "Ils veulent tout virer et construire un pont neuf en béton. Franchement, le pont actuel possède deux barres IPN qui sont en très bon état et des lambourdes en bois tous les mètres en bon état aussi. Il n'y a que quelques traverses de leur côté qui sont effectivement en mauvais état. Il y a moyen de retaper sans tout refaire."
Le riverain regrette aussi : "La communauté de communes n'a fait qu'un seul devis", selon lui.
Des arrêtés interdisent son franchissement
Ce qui a énervé aussi ce couple, c'est que des arrêtés ont été pris pour interdire le passage sur le pont des véhicules de plus de 3,5 tonnes.
"Je l'emprunte avec mon tracteur de sept tonnes très régulièrement. Des véhicules de 44 t y passent aussi et l'intercommunalité estime qu'il n'est pas solide... Quand je fais livrer du fioul, le chauffeur se retrouve en infraction, etc. C'est n'importe quoi."
Raoul ne décolère pas. "Notre avocat nous a indiqué que comme ce pont est ouvert au public, c'est à eux de payer, pas à nous."
Ce pont est dans le viseur depuis 2019
Contactée, l'intercommunalité explique par la voix de son vice-président Richard Chamaret, maire de Méral : "Ce pont a besoin d'être restauré par mesure de sécurité. Nous l'avons pointé du doigt depuis 2019. Cossé a bien pris un arrêté interdisant son passage aux véhicules de plus 3,5 t et Méral en a fait de même."
Concernant la réfection en elle-même et le devis : "Des techniciens se sont penchés dessus, on se réfère à eux."
Il continue : "Le propriétaire souhaiterait en fait avoir la partie publique du pont et de l'allée, mais cela aurait nécessité une enquête publique et cette idée n'allait pas dans le sens du plan local d'urbanisme, qui veut privilégier l'accès à l'Oudon", conclut le vice-président.
Sans accord trouvé entre les parties, ce dossier est aujourd'hui dans les mains de la justice, qui devra trancher le litige.
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