La future mairie de Nyoiseau a été évoquée lors du conseil municipal de Segré-en-Anjou-bleu du jeudi 7 novembre. Carine Chauveau, adjointe aux finances, a abordé notamment les décisions modificatives au budget communal.
Dans les dépenses d'investissement, 1 071 000 € ont été rajoutés. Cela comprend 20 000 € sur les subventions d'équipement, 1 051 000 € sur les immobilisations en cours.
Ces dernières correspondent à un sinistre restaurant scolaire Dolto-Fontaine (300 000 €), un rajout à la mairie de Nyoiseau (150 000 €), la réparation du campanile de la mairie (50 000 €), le centre-ville de Segré (85 000 €), la voirie du bourg de Saint-Martin-du-Bois (320 000 €) et les travaux de l'avenue Général-d'Andigné (125 000 €).
"C'est un projet qui prend un petit peu de temps"
C'est la somme rajoutée qui a interrogé les élus de l'opposition. "C'est pour le nouveau site de la mairie de Nyoiseau que l'on rajoute ces 150 000 €", a expliqué Geneviève Coquereau, maire de Segré-en-Anjou-bleu.
"Mais il est où, ce nouveau site ?" s'est demandé Anne Danjou, de l'opposition. Ce à quoi la maire de la commune nouvelle a répondu : "Place de la mairie" avant d'affirmer que le projet sera présenté au conseil municipal du mois de décembre. "Mais c'est un projet qui prend un petit peu de temps."
Une somme de 150 000 € qui se rajoute à une provision de 400 000 €. "Il y a un montant qui était prévu mais on est obligés d'en rajouter. Je vous rappelle que je suis aussi embêtée que vous", poursuit Carine Chauveau, ciblant les coûts liés aux normes ERP (établissement recevant du public) "qui nous assomment au niveau des budgets".
De son côté, Michel Cartillier, de l'opposition, cherche à en connaître davantage concernant le projet et le lieu de la future nouvelle mairie. "D'après ce que j'ai compris, le local considéré était une habitation jusqu'à présent, située à côté de la boulangerie", développe le conseiller municipal qui s'interroge sur l'investissement du projet "pour une seule personne" (l'employée communale).
"Sans doute", répond l'édile.
Pour rappel, la mairie est actuellement installée dans un Algéco situé route de Bouillé-Ménard.
"On ne peut pas faire les mariages dans les modulaires"
"Vous savez très bien qu'on ne peut pas faire les mariages dans les modulaires. D'ailleurs, on les fait souvent à Segré ou Noyant-la-Gravoyère en attendant", explique Geneviève Coquereau.
Toujours dans l'incompréhension, Michel Cartillier insiste. Ce qui a agacé l'élue, estimant percevoir "un peu de mesquinerie".
"On a vendu la mairie pour 300 000 € et on en refait une pour 550 000 €", précise Anne Danjou.
Geneviève Coquereau rappelle que la mairie appartenait à l'abbaye et que la municipalité "n'avait pas les moyens de refaire l'abbaye".
"On a la chance d'avoir des gens qui investissent et vont faire quelque chose de fantastique. On ne peut que s'en réjouir, y compris ceux qui habitent le péricentre de Nyoiseau."
Pour rappel, la vente de l'abbaye royale qu'occupait auparavant la mairie avait été actée en 2022 au prix de 120 000 €.
Les élus ont approuvé ces décisions modificatives au budget communal avec 48 pour, 2 contre et 5 abstentions.
Quelques jours plus tard, la minorité est revenue à la charge via un communiqué.
"Le budget prévisionnel voté l'année dernière pour remplacer la mairie déléguée de Nyoiseau était de 400 000 €, ce qui paraissait déjà exorbitant, peut-on lire. Lors du dernier conseil du 7 novembre on nous a proposé, en délibération, une enveloppe supplémentaire de 150 000 €. Soit un total pour la mairie déléguée de 550 000 €. On prévoit ainsi un coût de travaux près de quatre fois et demie plus élevé que le prix de la vente. Le local prévu et son extension représenteraient une surface d'environ 80 m². Comment la majorité peut-elle être prête à dépenser 550 000 € pour réhabiliter, à Nyoiseau, un bâtiment d'une surface utile d'environ 80 m² ? Même aux normes ERP (établissement recevant du public), ne serait-ce pas irresponsable et aberrant de faire une telle dépense avec l'argent public ?"
Aménager la salle de la Perdrière ?
Selon la minorité, l'argument avancé par la municipalité, "la nécessité de pouvoir célébrer les mariages, ne tient pas au vu des dispositions du Code général des collectivités territoriales". Elle fait référence à un article de ce texte : "Le maire peut, sauf opposition du procureur de la République, affecter à la célébration des mariages tout bâtiment communal, autre que celui de la maison commune, situé sur le territoire de la commune."
La minorité propose ainsi l'idée d'aménager la salle de la Perdrière "pour cette destination. Il faut raison garder et réfléchir sérieusement à toutes les possibilités afin de pouvoir envisager une dépense raisonnable".
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.