Vu le parcours professionnel de Charlène Foucher, rien ne présageait ce projet de ferme florale. Originaire du Var, près de Sanary-sur-Mer, fille d'un moniteur pilote automobile et d'une infirmière libérale, elle s'est orientée vers l'hôtellerie-restauration dès son plus jeune âge. Diplômée d'un BEP, elle a poursuivi dans cette voie jusqu'à tenir un bar restaurant en Haute-Loire entre 2014 et 2017. « Je suis arrivée en Vendée à Longeville-sur-Mer, à partir de 2018, pour être manageuse en restauration. J'y suis restée jusqu'en février 2024. Avec deux enfants, Évan, 5 ans et Leny, 3 ans, conjuguer les emplois du temps devenait difficile. »
Revenir aux sources
Dès 2021, Charlène Foucher a anticipé sa reconversion. Elle a décroché un brevet professionnel de production légumière, fruitière et florale à Luçon (Vendée) au lycée Nature. « J'avais cet objectif de venir, un jour, à La Jaille-Yvon sur les terres de mon grand-père, Henri-Marcel Foucher. Avec Raymonde, sa femme, il était agriculteur au Grand Coudreau, explique leur petite-fille. À la retraite, il a acheté 7 ha (aux Acacias) sur des parcelles céréalières et marécageuses. Mon grand-père a creusé l'étang et planté plein d'arbres, malheureusement, il n'a pas pu en profiter. Enfant, j'ai passé mes meilleures vacances d'été, ici. C'est sentimental, concède Charlène, 32 ans. J'avais envie de cultiver sans penser franchir le pas, d'autant plus qu'il n'y a pas de formation agricole dans le Var, le pays du vin. » L'envie grandissante « de vivre au plus près de la nature avec nos enfants, d'être autonome » l'a emporté. « On s'est installés au village de la Jaille-Yvon, près du Lion-d'Angers (Mayenne), en avril 2024, avec le projet de créer une ferme florale. » Pourquoi les fleurs ? « Parce qu'on a besoin de faire plaisir et de se faire plaisir, surtout aujourd'hui », répond Charlène.
Son compagnon, mécanicien en motoculture, Sébastien Breleivet, 39 ans, a beaucoup aidé, notamment à aménager le terrain. Sur 7 ha, il y a 4 ha de bois et l'étang d'un demi-hectare. Il a fallu défricher un peu. « Quelque 2 000 m² seront consacrés à la culture de fleurs, sur un sol vivant sans mécanisation, en préservant l'écosystème et la biodiversité. On aura 60 à 70 variétés. Les compositions de bouquets seront vendues sur les marchés de Château-Gontier le jeudi et du Lion-d'Angers le vendredi, et en vente directe à la ferme le samedi de 10 h à 12 h. » Comme un appel du pied, Charlène, auxiliaire de vie encore quelques mois, laisse entendre : « Si des fleuristes sont intéressés pour travailler avec des fleurs locales, de saison et naturelles, ou pour fleurir des restaurants sous forme d'abonnement, on est partants. »
Projet participatif
De microfermes florales, il en existe peu dans la région, « j'en connais une seule à Louverné ». En entreprise individuelle, la Ferme florale de l'étang de papi a lancé un financement participatif (miimosa.com/projects/ferme-florale-dans-le-maine-et-loire) pour la construction d'une serre bioclimatique, avec un mur en terre paille, charpente en bois, avec fenêtre de récupération et panneaux solaires, et un tipi, « parce qu'on voudrait faire de l'agrotourisme ». Coût : 8 000 €. La Ferme florale de l'étang de papi fera partie du collectif de La Fleur française.
Contact letangdepapi@gmail.com. Tél. 07.60.96.60.33.
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