Certains licenciés du Château-Gontier badminton club ont pu affronter Ümit Konukcu, 35 ans, paraplégique, "à armes égales" mercredi 20 novembre 2024, durant la séance loisirs, au sein de la salle de la Lavanderie, à Château-Gontier (Mayenne).
Un chèque de 1 000 €
En effet, quelques minutes avant le début de l'entraînement, les membres du Rotary Club de Laval ayant soutenu l'action de l'atelier LEA ont remis ensemble un chèque de 1 000 € au club pour l'acquisition d'un fauteuil roulant neuf dédié à la pratique du parabadminton, d'une valeur totale de 2 149 €.
L'atelier LEA réunit cinq amies (Véronique Cousin, Brigitte Foucher, Lucienne Doxin, Marie-Thérèse Janvier et Christine Hamard) qui s'associent pour la fabrication d'objets en bois et qui aiment bricoler (couture, peinture, mosaïque, art floral, etc.). Chaque année, elles organisent un marché de Noël privé (sur invitation) qui se tient le dernier samedi de novembre, avec la participation de la famille, des amis, des amis des amis, etc.
Elles y vendent ainsi leurs confections afin de collecter des fonds pour des causes en lien avec le handicap. Le marché de Noël 2023 a permis entre autres d'accompagner financièrement la formation PECS pour Émeline Houdoul, équithérapeute qui accompagne des jeunes enfants et jeunes adultes en situation de handicap, des stages auprès de l'Association française pour l'éducation conductive (AFPEC) et l'achat d'un fauteuil roulant tennis et sport de raquette réglable pour le club de badminton de Château-Gontier.
En attente de financement de la Région
"On a eu l'idée pour Ümit en voyant un article de la presse", raconte Brigitte Foucher.
"On a sollicité la Région pour le financement de ce fauteuil et on est en attente de la réponse, indique Fabien Humeau, le président du club. Le fonds propre que l'on va mettre sera la différence avec le financement de la Région s'il y a." Le CGBC a acquis ce fauteuil fin septembre, début octobre 2024.
"On a pris en taille L pour que ce soit plus maniable et être sûr de mettre tout type de gabarit dessus", poursuit l'entraîneur, Benjamin Durand-Cheval.
De son côté, un membre du club est actuellement en train de fabriquer une caisse afin de stocker le fauteuil de façon permanente dans la salle de la Lavanderie et le sortir en fonction des besoins. "Cela peut servir également si une personne en situation de handicap veut venir jouer au badminton et tester le fauteuil", reprend Fabien Humeau.
"C'est une forme de consécration pour Ümit"
Pour Benjamin, cette acquisition est "l'aboutissement un peu d'un travail qui a pris quelques saisons avec de l'argumentation". "C'est une forme de consécration pour Ümit", développe l'entraîneur, soucieux de développer le parabadminton dans le club. Cette idée est venue lorsque Benjamin, qui encadre également les entraînements pour les compétiteurs au club d'Avrillé, a testé un créneau fauteuil là-bas.
"Tout le monde a bien géré"
"Je me suis dit que ce serait bien d'avoir notre propre fauteuil à nous, à Château-Gontier. Il a fallu identifier un modèle donc je me suis renseigné sur celui du fauteuil d'Avrillé, monter un dossier et transmettre ça au bureau. Cependant, le fournisseur ciblé a arrêté de produire le fauteuil qu'on voulait donc on en a contacté un nouveau."
Tout le long des démarches, Benjamin transmettait tout au club. "Tout le monde a bien géré. J'ai pu tester le fauteuil face à Ümit rapidement." Avant cela, les licenciés ont pu également voir la réalité de la chose en testant le fauteuil d'Avrillé que le coach rapportait lors des créneaux dédiés aux loisirs.
"On va pouvoir jouer au même niveau avec les mêmes contraintes"
"Ça me fait super plaisir que le club ait acquis ce fauteuil car je peux jouer à mon niveau, sourit Ümit. Le jeu ne sera pas déséquilibré et on va pouvoir jouer au même niveau avec les mêmes contraintes. C'est important pour s'améliorer dans la technique et de se rendre compte des règles du parabad. C'est bénéfique pour tout le monde. Ça montre aussi que le club s'investit dans le handisport pour attirer des gens."
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