La Confédération paysanne de Mayenne s'est installée devant le concessionnaire Volkswagen de Château-Gontier (Mayenne), jeudi 28 novembre 2024 vers midi. Une trentaine d'agriculteurs et agricultrices, accompagnés d'une vache et de moutons, ont décrié « cet accord absurde viande contre voitures » qu'imposerait le traité UE-Mercosur (marché commun du Sud), « d'où l'idée de manifester devant le garage Volkswagen », déclare Thibaut Audouin, agriculteur de Chemazé, secrétaire général de la Confédération paysanne.
« Une course à la compétitivité »
La Confédération paysanne dit « non à l'accord de libre-échange avec le Mercosur », visant à importer en Europe de la viande du Brésil, d'Argentine contre des voitures, de la chimie. « Cet accord fait peser de graves menaces sur l'agriculture française : baisse des prix des produits agricoles et donc du revenu, concurrence déloyale et aggravation du dérèglement climatique. » Thibaut Audouin l'assure : « Les accords de libre-échange nous entraînent dans une course à la compétitivité qui justifie les demandes de certains syndicats agricoles d'affaiblir les normes protectrices sur la santé et l'environnement (réautorisation de pesticides interdits, déréglementation des OGM... ). »
« Des prix tirés vers le bas et moins d'agriculteurs »
La Confédération paysanne s'oppose à l'ensemble des accords de libre-échange depuis trente ans « qui tirent les prix vers le bas et font baisser le nombre d'agriculteurs en France. Il n'y a qu'à voir la production ovine, explique Thibaut Audouin. Elle a été divisée par deux en France, depuis vingt ans, à cause de l'accord entre l'UE et la Nouvelle Zélande. On voit dans les rayons : viande d'agneaux à prix imbattables ! On sait d'où ça vient. »
Château-Gontier photo 6 décembre 2024 agriculture confédération paysanne manifestation - Philippe Simon
« L'enjeu est aussi de préserver le bocage. Importer de la viande du Brésil ou d'Argentine, c'est poursuivre la déforestation. Nous préférons rompre avec le libre-échange qui détruit l'avenir de nos campagnes et de notre planète. Nous voulons vivre de notre métier. »
« L'opportunisme des autres syndicats »
La Confédération paysanne dénonce « l'opportunisme de la FNSEA et de la Coordination rurale, qui sont favorables au libre-échange quand ça les arrange. Pourquoi ne les avons-nous pas entendus avant ? Contre le CETA ? Contre le TAFTA ? Contre l'accord UE-Nouvelle Zélande ? On entend dire "on s'oppose à l'accord car ils n'ont pas les mêmes conditions environnementales et sociales que nous" et on voit ces mêmes syndicats scander "stop aux normes" la semaine suivante : où est la cohérence ? » Le groupe d'agriculteurs est reparti à 13 h 30. « On restera présent pour montrer notre opposition aux accords de libre-échange. »
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