Situé 41, rue du Général Leclerc en centre vente au Lion-d'Angers (Maine-et-Loire), le Café des sports a été repris, l'été dernier, par Louis Guimon, un jeune homme, qui serait « proche des milieux identitaires » selon le collectif Bien vivre ensemble au Lion-d'Angers.
Mercredi 4 décembre 2024, le bureau municipal emmené par Étienne Glémot, maire, conviait la presse pour évoquer l'activité du commerce.
Rappel à la loi sur l'ordre public
« Le Café des sports a été repris par une personne privée pour en faire un lieu destiné à une catégorie de gens dont certains ont été liés à l'Alvarium » organisation identitaire française active à Angers (Maine-et-Loire) depuis 2017, fondée par Jean-Eudes Gannat.
Étienne Glémot a ajouté : « C'est une association qui a été interdite par le ministre de l'Intérieur, fin 2021, car lui était reproché une implication dans des faits de violences et de propager un discours et des idées assimilant l'immigration et l'Islam à des menaces que les Français doivent combattre, un discours de haine assumée [...]. » Et de rappeler : « Ce qui est formellement interdit par la loi française. »
En clair, le Café des sports serait aux mains de personnes de mouvance extrême droite. Après la découverte de la location, des habitants s'étaient émus de la situation et avaient organisé, le 26 juin 2024, une manifestation pour avoir des explications sur ce qui se passait dans ces locaux.
« La réponse que nous leur avions alors apportée était très limitée, car le projet n'avait alors fait l'objet d'aucune demande d'urbanisme ou d'autorisations quelconques [...] » La municipalité prône « une vision où tout le monde a sa place [...] »
Étienne Glémot a réaffirmé l'idée « que la politique menée par la ville est à l'opposé des idées qui étaient promues par l'ex- Alvarium » dissoute fin 2023.
Une demande d'ouverture
Nouveauté : « Depuis le 18 novembre 2024, il y a une demande d'ouverture d'un ERP (établissement recevant du public) pour une salle associative. Le Café des sports n'a plus de licence lV. L'ex-gérante l'a vendue. » Reste que le dossier est « incomplet » sur le volet accessibilité. La demande est « suspendue » sachant que sa durée d'étude est de trois mois.
Au-delà de la demande d'ERP, « qui sera instruit dans le respect du droit, de la liberté d'installation du commerce et de la liberté d'association dues à tout un chacun, des signaux d'alerte nous reviennent sur ce qui apparaît comme des troubles à l'ordre public » (des rixes lors d'affichages).
L'édile insiste : « Nous travaillons étroitement avec les services de l'État pour que toute dérive [...] fasse l'objet de sanctions immédiates. C'est dans ce cadre légal complet que la demande administrative du nouveau locataire du Café des sports est instruite. »
Le collectif Bien vivre ensemble au Lion-d'Angers a réagi aux propos du maire, lundi 9 décembre 2024 : « Le Bureau municipal indique étudier la demande d'ouverture d'établissement recevant du public du nouveau locataire Louis Guimon via l'association Brasserie Gorin » basée à Rochecorbon en Indre-et-Loire.
Or, d'après le collectif, « le 23 novembre 2024, la Brasserie Gorin organisait au vu et au su de tous une réunion d'une vingtaine de personnes comptant des membres du Mouvement Chouan, d'Academia Christiana, de l'institut Iliade et l'ex-Alvarium, organisations et groupuscules dont la participation active à la propagation d'un discours de haine, xénophobe, raciste et violent est avérée. »
« Place aux actes »
Pour le collectif Bien vivre ensemble, il ne fait pas de doute : « Le local est donc ouvert au public, la brasserie Gorin a pris la place du Café des sports sans aucune autorisation administrative. C'est un fait et le bilan de mois d'inaction et de tergiversations. »
Le collectif complète : « Cette discrète association se révèle bien être une constellation de groupes identitaires avec pignon sur rue et poursuivant un projet politique contrairement aux déclarations de Louis Guimon, le locataire des lieux [...] Nous, collectif de citoyens pacifistes et engagés pour une vie démocratique apaisée et exigeante, ne laisserons pas notre territoire basculer sans réagir, nous ne tournerons pas la tête, nous ne laisserons pas faire [...] Les paroles ne suffisent plus, désormais, place aux actes. »
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