Pas moins de 2 496 échantillons en provenance de quatorze pays ont été dégustés. Le concours des fromages et produits laitiers a rassemblé 1 946 échantillons et le concours de charcuterie 550 ; 594 dégustateurs internationaux étaient présents (concourslyon.com). Cinq fromages de la Fromagerie du Haut-Anjou étaient en lice.
Et les résultats sont tombés : trois médailles pour les fromages mayennais, une en or pour le Fort d'Anjou, deux d'argent, l'une pour le Douceur d'Anjou frotté avec de la bière et l'autre pour L'Ardoise d'Anjou. "Une belle reconnaissance pour notre travail", déclare Dominique de Valicourt, l'une des trois associés de la SAS Fromagerie du Haut-Anjou à Bierné près de Château-Gontier (Mayenne).
Des produits de qualité
Sur la première marche du podium, dans la catégorie " Pâtes pressées cuites ", le Fort d'Anjou au lait cru, cette pâte cuite affinée pendant au moins quatre mois avant d'être dégustée, se caractérise par son goût prononcé et sa texture ferme. Dans la catégorie " Pâtes pressées non cuites ", la Douceur d'Anjou affinée à la bière au lait cru est un fromage affiné pendant au moins deux mois à la bière, selon une recette qui s'inspire des savoir-faire du nord de la France, qui lui confère de l'onctuosité.
En catégorie " Pâtes molles ", l'Ardoise d'Anjou est la traduction de la volonté d'innover des fromagers de Bierné. Rendant hommage aux traditions de l'Anjou, l'Ardoise apparaît comme un fromage classique à croûte fleurie blanche.
Dans son délibéré, le jury a mentionné : "Ces médailles témoignent de la qualité de vos produits et du soin qui a été apporté à les élaborer." Après les deux médailles or et argent attribuées l'année dernière, respectivement à la Douceur d'Anjou au poivre et à la Douceur d'Anjou à l'ail des ours, l'équipe de la Fromagerie du Haut-Anjou continue de travailler, chaque jour, "avec pour objectif de proposer des produits de qualité appréciés de ses clients".
Une fromagerie inventive
Créée en 2011 par des éleveurs laitiers qui voulaient valoriser leur lait en direct, via une coopérative, la Fromagerie du Haut-Anjou est née en s'inspirant des fruitières dans le Jura qui fabriquent le comté. "Ils ont fermé en 2015. On l'a rouvert en février 2020", rappelle Dominique de Valicourt, associée avec Gilles, son mari, et Nicolas Morillon, maître fromager, "qui voulait transmettre son savoir-faire. Lui arrivait de Normandie".
D'où de nombreux jeunes en formation. "En 2020, on est partis de zéro après la liquidation judiciaire. Ce qu'on avait prévu de faire en trois mois, on l'a fait en six mois, avec la crise sanitaire. Les techniciens ont remis la chaudière à bois en juin. On a eu une première gamme de fromages fin 2020, se souvient Dominique de Valicourt. On a mis deux ans avant de la stabiliser, puis de l'élargir. Aujourd'hui, on est à deux voire trois productions par semaine". Cinq mille litres de lait de vache bio, en provenance de fermes situées à 15 km de la fromagerie, sont transformés.
Dans une région sans appellation d'origine contrôlée, la Fromagerie du Haut-Anjou a innové, en 2023, en inventant le Gourmand d'Anjou, "un fromage festif de 400 à 500 grammes à l'image d'un chaource, qu'on ne sort que pour les fêtes". Elle produit des fromages à pâte molle (Le Caractère d'Anjou, le Crémeux d'Anjou, Le Gourmand d'Anjou, l'Ardoise d'Anjou), d'autres à pâte pressée non cuite (Tomme d'Anjou, Douceur d'Anjou frottée à la bière, Douceur d'Anjou à l'origan, à l'ail des ours, aux deux poivres, au Cointreau) et un à pâte pressée cuite au lait cru (Le Fort d'Anjou).
"On vend nos fromages dans les crémeries, les bars, restaurants, en restauration collective (locale, nantaise, parisienne) et dans les coopératives bios, lâche Dominique de Valicourt. À cela s'ajoute la vente directe sur site Aux Grands Poiriers à Bierné pour conserver le lien avec les clients, en leur permettant des visites de l'entreprise."
Une activité en développement
La Fromagerie du Haut-Anjou connaît la croissance. Son chiffre d'affaires avoisine les 150 000 €. "Mais on veut rester prudent. On fait face aux crises successives, d'abord sanitaire, puis l'effondrement du bio, le coût énergétique, et à présent la crise économique."
De fait, la stratégie de la société est de "grossir gentiment. On peut multiplier par trois voire quatre fois notre rythme de production, on a l'outil pour ça, mais il faut que le marché suive".
Pratique Contact : 02.43.06.70.86.
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