Quand on parle de safran, l'inconscient collectif pourrait nous pousser à croire que cette épice ne se cultive que dans les pays chauds. « Dans le Sud, ça pousse bien mais aussi en Bretagne et chez nous », explique Daniel Barrier. « À la base, c'est un corme père, soit une sorte de bulbe, que l'on plante l'été en juillet et la première année, ça devient une fleur. Autour de ce bulbe, il y a des sortes de petits oignons qui donnent plus de fleurs ».
2 000 à 3 000 fleurs par jour
C'est au mois d'octobre que se fait la récolte. Durant cette période, la cueillette a lieu le matin, au lever du jour. « On récolte la fleur avant qu'elle soit ouverte. On met à sécher pendant une heure et demie et là elle s'ouvre. »
Pour une année type, il faut compter en moyenne 2 000 à 3 000 fleurs par jour, voire jusqu'à 5 000 fleurs.
L'après-midi, place à l'émondage qui consiste à retirer les stigmates des fleurs. Le tout est mis à sécher au four à 50 °C, pas plus, pendant vingt à trente minutes. Voilà, comment est cultivé le safran.
C'est en 2012 que Daniel rencontre une personne au marché d'été de Villiers-Charlemagne qui en cultivait. « J'ai gardé ça dans un coin de ma tête. À l'époque, j'avais un élevage de volailles avec un laboratoire d'abattage, mais je n'arrivais pas à en vivre », raconte celui qui après cela a travaillé en soudure avant un licenciement. « J'ai acheté un livre intitulé La bible du safranier et avec ma femme, on s'est lancés en 2020 dans la production de safran ».
Les cormes cultivés proviennent d'un fournisseur à Dijon.
En 2023, Daniel et Martine ont lancé la commercialisation de leur épice, mais également des produits en lien tels que du sirop de safran, de la confiture avec des fruits de saison saupoudrée de safran, du vinaigre de cidre au safran et même du confit de safran au Coteaux du Layon.
En plus de leur domicile, on les retrouve à la boutique éphémère de Meslay-du-Maine, à la Loupiote (Houssay), chez Mademoiselle Vrac (Château-Gontier), Chez Alice (Saint-Loup-du-Dorat). « On fournit également un restaurateur étoilé à Angers, le Lait Thym Sel », ajoute Daniel.
Passer à 1 000 m²
Sa femme Martine, qui gère la commercialisation, poursuit : « Ça se passe très bien. Ça me permet de rencontrer des gens et parler du produit. J'aime le contact. L'été dernier, on a fait des marchés sur la côte autour de Granville et récemment on a fait les marchés de Noël à La Loupiote et à La Préhouillère à Bouère ».
Cultivant l'or rouge sur un terrain de 500 m², ce couple de safraniers qui auparavant gérait un bar-tabac-alimentation à Faveraye-Mâchelles (Maine-et-Loire), le bar de la Place à Château-Gontier et un restaurant à Sablé-sur-Sarthe, n'a pas connu une bonne récolte en 2024 en raison des intempéries.
« Notre plus grosse année était 2023, on avait 165 grammes. En moyenne, on est à 150 grammes. Cette année, on était à 15 grammes. Heureusement qu'on avait une récolte d'avance ».
En 2025, le couple souhaiterait agrandir sa production et cultiver cette épice cette fois-ci sur 1 000 m². « Je vais récupérer fin avril-mai ce qu'on appelle les oignons pour les replanter en juillet pour une floraison en octobre. »
Comptez 32 € le gramme. « Ceux qui achètent le safran pur connaissent déjà la cuisine et le produit », continue Martine. « On propose aussi des idées de recette. »
Pratique Infos au 06.75.11.57.11.
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