Jean Arthuis, président du conseil de surveillance du Centre Hospitalier du Haut Anjou, a rappelé l'importance de la coordination entre la médecine de ville et les établissements spécialisés pour assurer la permanence des soins.
Une coordination indispensable
Le territoire du Maine-et-Loire et de la Mayenne est doté d'un centre bipolaire entre Segré et Château-Gontier, permettant d'assurer une "offre de soins équilibrée". Cependant, la question de la fermeture progressive des services d'urgences inquiète. "Quand on commence à fermer les urgences, c'est le déclin de l'hôpital qui commence", a alerté Jean Arthuis, qui remercie les soignants pour leur engagement et leur volonté de maintenir un accès aux urgences 24h/24 et 7j/7.
Gouvernance et tensions
Les difficultés rencontrées par les centres hospitaliers de Laval et Mayenne, notamment en matière d'organisation et de gouvernance, freinent la coopération entre les établissements. Une réunion du 31 janvier avec le président de l'ARS a mis en lumière la volonté implicite d'imposer une direction unique pour les établissements du territoire. Une proposition jugée "inacceptable" par Jean Arthuis, qui a adressé un courriel en ce sens le 5 février.
Une mobilisation croissante
Lors d'une consultation interne, les médecins ont exprimé leur refus d'une fusion des gouvernances des trois hôpitaux et leur soutien au maintien de l'actuel directeur.
Face à cette crise, le personnel hospitalier de Château-Gontier et Segré a décidé de manifester son opposition en entrant dans une mobilisation "gilets jaunes" de la santé partir du 13 février, tout en poursuivant leur activité pour garantir les soins aux habitants. Leur slogan : "Nous soutenons notre directeur, soutenez votre hôpital".
Vers une rupture avec l'ARS ?
Jean Arthuis a annoncé que le conseil de surveillance se réunira le 28 février pour statuer sur la situation. Il dénonce une rupture de confiance avec l'ARS, qu'il qualifie de "méprisante" envers les établissements qui tentent de maintenir un service de qualité.
Le docteur Mohamed Nouri, président de la commission médico-soignante, souligne que "le véritable problème réside dans la gouvernance interne des médecins et non dans un manque de coopération entre établissements". Il alerte sur le risque imminent d'effondrement des urgences de Mayenne, qui pourrait à terme affecter celles de Laval.
Des perspectives incertaines
Philippe Henry, maire de Château-Gontier-sur-Mayenne, s'inquiète d'une politique de centralisation qui affaiblit progressivement les hôpitaux de proximité. "On a vampirisé les services du Nord Mayenne et une fois que ce sera terminé, on s'attaquera au sud Mayenne", prévient-il. Il plaide pour une gouvernance locale et une meilleure communication entre les acteurs hospitaliers. La contestation devrait se poursuivre et s'intensifier dans les prochaines semaines. Une nouvelle rencontre est prévue avec les syndicats de la Mayenne le 11 février, tandis que l'hypothèse d'une sortie du Groupement Hospitalier de Territoire est évoquée comme un dernier recours. Concernant les pôles de santé présents en Maine-et-Loire mais rattachés au centre hospitalier de Château-Gontier, "il n'est pas question de les laisser tomber", a affirmé Mohamed Nouri.
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