Le jour était bien choisi, jeudi 6 février, sans pluie, par Sophie et Emmanuel Hardy, exploitants à la Basse-Beuvrie : " On a découvert dans un magazine l'association DEEDA (Des enfants et des arbres, créée en 2020) qui a pour but d'éduquer les enfants aux enjeux agricoles de demain par la plantation d'arbres. Cela répondait tout à fait à notre raisonnement. Nous avons contacté, pour la première fois, les deux écoles de Pré-d'Anjou (Ampoigné et Laigné) et nous sommes intervenus dans chacune, pour présenter le métier, le projet de plantation et le rôle de l'arbre qui a beaucoup d'intérêts pour nous qui sommes agriculteurs, éleveurs biologiques."
Le bois, précieux allié de l'exploitation
"On a un élevage depuis dix ans et nous avions déjà planté des arbres. Mais à l'été 2022, j'ai été en panique à la suite de la canicule. Cela m'a renforcé dans l'idée, pour apporter de l'ombre aux animaux. Nous sommes rendus à 120 m de haie par hectare, donc deux fois plus que la moyenne nationale pour limiter le réchauffement, a poursuivi le chef d'exploitation. Nous avons aussi décidé de prendre un cap en abandonnant le chauffage au gaz au profit du bois. Donc notre objectif aujourd'hui, c'est de mettre en valeur l'arbre, pour continuer les cultures et donner de l'ombre."
Les plantations
"Nous sommes en train de planter, avec les enfants, 1 km d'agroforesterie au milieu d'une parcelle, avec quatre lignes espacées de 35 m et un intervalle de sept mètres entre chaque arbre pour qu'il puisse grandir. On a choisi des espèces diversifiées pour les insectes, les animaux et pour la biodiversité du sol, entretenu par l'humus des feuilles tombées. Il y a des espèces communes comme le chêne, l'érable champêtre, le merisier, le châtaignier, etc. et des fruitiers comme les pommiers, poiriers, cerisiers, noyers. "
Biodiversité : thème du projet pédagogique pour les élèves
Jean-Loup Thomas, directeur des deux classes de CM1 du Sacré-Cœur d'Ampoigné et de Saint-Julien de Laigné, accompagnant les 36 élèves venus ce jour, a expliqué que "cette action a pris tout son sens dans le thème de l'année et que cette revégétalisation en agroforesterie était pour les enfants une vraie leçon de sciences naturelles, avec la mise en pratique. Ils ont tous été super intéressés, motivés et ils sont heureux d'y participer".
Les accompagnateurs bénévoles
Il a tout d'abord été fait appel aux parents (et grands-parents) pour accompagner la plantation, comme Pierre Guiard, le papa de Martin. "C'est très bien de se rapprocher de la nature pour y découvrir de nouvelles choses, et puis cela sort des écrans..." Avec son aide, les trois Martin (Vallée et Planchenault) ont planté entre autres une espèce plus rare dans la prairie : un févier d'Amérique.
Un autre groupe, plus loin, est encadré par Michel Caigneux et Nicolas Chomel, du collectif mayennais les Joyeux(ses) Planteurs(euses). "C'est Thierry Cloteau qui a été au départ et maintenant nous sommes 200 dans le groupe. Nous aidons les gens qui nous demandent de planter des arbres." Pour Nicolas, c'est la première plantation, mais son collègue le pratique depuis trois ou quatre ans : " On se déplace sur le département au fil des demandes. "
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