Malgré la plaidoirie incisive de son avocat, un Albanais de 34 ans, à Mayenne, en France depuis 2012, a été condamné à deux années de prison dont une avec sursis probatoire. Il était poursuivi pour agression sexuelle et violences sans incapacité de travail à l'encontre de sa compagne.
En mai 2020, la jeune femme porte plainte à la gendarmerie, n'en pouvant plus des brimades et des violences de son compagnon. Elle raconte ne pas avoir le droit de s'adresser à un autre homme, ne pas avoir le droit de s'habiller comme bon lui semble, ne pas pouvoir écouter de la musique autre qu'albanaise. Le compagnon lui dit aussi que la place d'une femme n'est pas au travail, que certaines paroles ne doivent pas être entendues par une femme. La victime a aussi déclaré aux gendarmes qu'elle a dû subir deux fois des rapports sexuels forcés.
"Je suis accro aux femmes et aux jeux"
Enfin, elle a reçu une violente claque qui lui a fendu la lèvre. Aussi bien en garde à vue que devant le tribunal, le mis en cause ne reconnaît pas les faits. Il se déclare "être accro aux femmes et aux jeux". Il enchaîne les différentes relations avec des compagnes : un fils avec l'une d'elles, une fille avec une autre et bientôt un enfant avec une troisième. C'est ainsi qu'il explique la plainte de sa femme : uniquement motivée par la jalousie. L'homme évoque "un complot" contre lui fomenté entre son ancienne et sa nouvelle compagnes. Il explique ses interdictions de rentrer en contact avec un homme, car il sait celui-là participer au trafic de stupéfiants.
La présidente lit les différents témoignages émanant des anciennes compagnes, ainsi que de la mère de la victime. Tous font état d'un homme "dominant", tandis que les amies de la jeune femme la décrivent "sous emprise". Le trentenaire a déjà été condamné à quatre années de prison pour sa participation à un trafic de drogue. Son casier judiciaire fait aussi état de violence avec arme, recel et vol en réunion.
La partie civile rejette le complot et la vengeance. Le parquet décrit "un dossier étayé". Si le procureur retient les violences, il écarte l'agression sexuelle par manque de preuves. Me Frédéric Birrien, qui connaît bien son client, reconnaît qu'il "attire les femmes". Mais, par ailleurs, le plaideur réfute toutes les accusations portées et ne trouve aucun témoignage à charge. Au contraire, les deux précédentes compagnes ont dit qu'il était attentionné et surtout pas violent. Me Birrien s'étonne qu'il n'y ait jamais eu de certificat médical prouvant les violences. Il conclut : "Vous ne condamnerez pas un homme innocent."
Le tribunal ayant prononcé la peine de prison n'aménage pas la partie ferme, s'en remettant au juge d'application des peines. Le sursis probatoire est assorti d'une obligation de soins, d'une interdiction de contact et de porter une arme. Le prévenu a été relaxé pour les faits d'agression sexuelle.
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