Segré. Le témoignage de la petite-fille d'un résistant déporté

Son intervention s'est inscrite autour de trois projets menés par Anita Tromeur, professeure d'allemand, Jean-Claude Fabius, professeur d'anglais, et Anne Marais, documentaliste, au lycée Bourg-Chevreau de Segré.

Les élèves de troisième prépa pro reviennent d'un séjour à Strasbourg avec une visite au camp du Struthof. Ceux de terminale bac pro iront à Berlin en avril. Des élèves germanistes de la filière générale iront en fin d'année à Auschwitz.

"Demain, c'est vous qui témoignerez car désormais, vous savez "

L'intervention d'Évelyne Blanchard s'est donc répétée pendant trois heures avec les trois groupes. L'ancienne professeure de lettres est membre depuis quelques années du Mémorial des déportés de la Mayenne et de l'Amicale française de Neuengamme.

Elle perdure ainsi la mémoire de son grand-père, Albert Blanchard. "Le destin de mon grand-père est passé d'abord par le bagne de Cayenne en tant que rédacteur de l'administration pénitentiaire, qui le transporte d'un univers carcéral à un autre, raconte-t-elle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entre en résistance dans la Mayenne. Chef d'un groupe d'action du mouvement Libération-Nord, il est arrêté le 9 mai 1944. Il est déporté dans le camp de concentration de Neuengamme. Il y décède le 22 décembre 1944, victime du typhus. Il avait 62 ans."

La conférencière a présenté aux élèves une carte situant les différents camps de travail, de concentration, d'extermination. Celui de Neuengamme, près de Hambourg, était le camp central pour le nord-ouest de l'Allemagne. À Neuengamme, plus de 40 000 déportés sont décédés.

"Mon grand-père a été décoré de la Croix de guerre avec palme et de la médaille de la Résistance à titre posthume. En 2003, Laval lui a rendu hommage et une rue de la ville porte son nom. Il était de ceux qui se sont levés pour dire non à l'occupant nazi. Aujourd'hui, j'ai 80 ans et je témoigne pour lui. Demain, c'est vous qui témoignerez car désormais, vous savez. "