Presque deux ans que l'enquête dure : 3 141 signalements, 287 auditions et quatre gardes à vue, celles des grands-parents, de l'oncle et de la tante du petit Émile, intervenues du mardi 25 au jeudi 27 mars 2025 à Marseille. Le petit ange blond enterré début février avait disparu dans les Alpes au Haut Vernet en juillet 2023, provoquant l'effroi dans toute la France. Des battues ont retourné la zone sans rien trouver, le petit homme s'était bel et bien évanoui avant que ses ossements ne soient retrouvés la veille de Pâques 2024.
Mystérieuse affaire qui semblait trouver sa conclusion dans le placement en garde à vue des membres de la famille d'Émile. Interpellation à l'aurore, déclaration à l'AFP du procureur de la République en charge de la direction de l'enquête, les chefs de la garde à vue sont donnés : "homicide volontaire", "recel de cadavre" L'objet de la garde à vue est la confrontation des versions des quatre membres de la famille. « Lorsque c'est annoncé ainsi dans la presse, c'est qu'il y a au moins un coupable », décrypte un gendarme, surpris de la remise en liberté de la famille Vedovini à l'issue de la garde à vue. Et il y a de quoi.
Un procureur est toujours peu disert auprès des journalistes. Il ne donne jamais plus que ce qu'il veut bien transmettre afin de contrôler le nécessaire secret de l'enquête. Pourquoi en dire autant s'il n'avait pas de quasi-certitude ? C'est ainsi que l'ensemble des journalistes ont raisonné. Après deux ans d'enquête, une garde à vue annoncée en aussi grande pompe ne voulait dire qu'une chose : le coupable est là, c'est l'hallali. Tant pis pour la réputation de cette famille. Tant pis pour la condamnation du grand-père maternel par l'opinion publique. Tant pis pour l'honneur... La garde à vue des grands-parents était une étape obligée : rien de plus normal dans le cadre d'un décès mystérieux ; très souvent, la piste familiale est la bonne. D'autant plus qu'il faut évacuer les hypothèses une à une pour trouver la vérité. Cependant, la communication du procureur en amont a faussé le jugement public. À l'heure des jugements hâtifs, il est peut-être bon de divulguer des éléments uniquement après la garde à vue...
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