Nous avions évoqué en début d’année cette histoire peu banale qui pourrait prêter à sourire quand on ne la vit pas, mais qui devenait insupportable pour la population de Saint-Aignan-sur-Roë.
Un ancien chirurgien-dentiste d’origine bretonne de 58 ans (il a arrêté d’exercer il y a dix ans, NDLR), ayant un gros penchant pour l’alcool, ne cessait d’importuner la population. Il se postait ivre dans les rues, sonnait chez les gens, faisait aboyer leurs chiens (la nuit compris), faisait semblant de traverser quand une voiture passait, insultait passants et clients de commerces, mettait la musique à fond la nuit, harcelait sa voisine handicapée, etc. Certains le craignaient tellement qu’ils ne voulaient plus sortir.
La gendarmerie intervenait constamment. Xavier Deméocq, le commandant du groupement du sud-Mayenne avait même expliqué à son sujet « qu’il atteint des niveaux rares d’alcoolisme et qui plus est, avec une régularité impressionnante?! » Mais que comme celui-ci payait ses contraventions, il était donc ensuite relâché... et repartait directement embêter la population. Le commandant avait d’ailleurs signalé face à cette situation ubuesque : « Il existe un “no man’s land entre le pénal et le médical. »
Surtout le commandant regrettait que cela prenait du temps et mobilisait ses hommes à chaque intervention.
Et il y en a eu ! L’ancien chirurgien-dentiste a été condamné une vingtaine de fois pour ivresse sur la voie publique et nuisances sonores, il a eu douze condamnations pour conduite en état d’ivresse ou violence.
Le maire Loïc Pène avait alerté différents services et l’état sur la situation qui se dégradait fortement car l’homme commençait à embêter de plus en plus les enfants. Certains parents commençaient à s’en agacer très vivement et le maire expliquait que certains prévoyaient de s’organiser eux-mêmes pour régler le problème...
Impossible aussi d’expulser cet habitant qui était propriétaire de son logement. Impossible aussi de l’obliger à se soigner.
Heureusement pour tous, les choses ont bougé depuis. Une plainte a été déposée par une habitante gravement malade et handicapée que l’individu harcelait. « C’est régulier et intempestif. C’est une présence constante, il s’amuse à photographier mes filles, il les suit dans la rue... Il jette de l’eau depuis sa fenêtre lors de notre passage. La dernière fois il nous a jeté un oiseau mort. On en vient même à avoir peur pour nos animaux », a-t-elle déclaré lors de son audition par les gendarmes.
L’homme a également du mal à reconnaître les faits d’agression sexuelle sur la fille de sa voisine. Il a posé la main sur ses fesses dans un bar-tabac en juillet 2016. « C’était plus un geste amical », a-t-il lâché.
L'homme écope de 30 mois d’emprisonnement dont six avec sursis, peine à laquelle s’ajoutent une obligation de soin, une mise à l’épreuve de trois ans et une interdiction de revenir à Saint-Aignan-sur-Roë.
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