La congrégation est composée de quatorze Sœurs basées à Saint-Aignan-sur-Roë. Elle est également présente à Arquenay et dans la région toulousaine. Au total, les Sœurs sont 39
« L’ancien évêque de Laval Mgr Maillard nous avait expliqué que si nous restions des petits éhpad congréganistes isolés, l’Etat mettrait la main dessus. Qu’il fallait donc se regrouper avec d’autres et atteindre les 300 lits », expliquent les Sœurs et Marcel Mignot, le président du comité de soutien.
Ainsi, les Ehpad de Saint-Aignan, deux autres près de Toulouse et celui de Saint-Fraimbault-de-Lassay, en Mayenne s’unissent. « Mais un problème entre personnes a surgi ». Un licenciement est alors prononcé à Saint-Fraimbault-de-Lassay. Il crée un tollé là-bas, mais pas du côté des Sœurs et du conseil d’administration du regroupement des éhpad qui voyaient là un bon moyen de repartir sur de bonnes bases.
Cependant, l’évêque Mgr Scherrer prône la scission entre les éhpad pour que Saint-Fraimbault retrouve son autonomie. Le conseil d’administration refuse. L’affaire est alors portée en justice et est remportée par les Sœurs.
Une première visite canonique « à charge »
S’ensuit une visite canonique de la congrégation des Petites sœurs en novembre 2016. Le rapport lu par Mgr Scherrer lui-même tombe sept mois plus tard, « ce qui est anormalement long ». Il leur est très défavorable : « Il est mensonger, qu’à charge et même moqueur. »
Devant le conflit, le Vatican se saisit du dossier. Les sites des régions toulousaine et mayennaise sont revisités. Le second rapport du 30 juin « contredit le premier », selon le comité de soutien et les Sœurs mais « bizarrement, la décision reste la même » : on leur impose une nouvelle Supérieure générale. « Il est reproché aux Petites sœurs de trop prier, on veut aussi leur faire changer d’habit, etc. On veut les moderniser et les faire évoluer en les éloignant de leurs racines », indique Marcel Mignot.
Une mère relevée de ses fonctions
Les Sœurs décident de «résister». Résultat : le 4 juillet, Sœur Marie de Saint-Michel qui gère la congrégation est relevée de ses fonctions pour désobéissance. Le 7 juillet, les Sœurs envoient une supplique au dicastère. En vain. Dernière étape : un recours en contentieux à Rome. Il est accepté « puis la procédure a été arrêtée sans justification. Notre avocat italien n’avait jamais vu ça ! »
Le 24 août, les Sœurs envoient une réponse collective de refus de l’arrivée de la nouvelle Supérieure générale (34 sur 39 la signent).
Depuis, il leur a été posé un ultimatum : si au 7 octobre elles n’acceptent toujours pas la nouvelle Supérieure générale «elles seront mises à la porte.»
Si elles acceptent, les Sœurs ont peur que cette dernière mette en place la scission des Ehpad « qui les mettrait tous en grave danger. »
Le maire derrière “ses” sœurs
Loïc Pène, maire de Saint-Aignan explique : « J’ai du mal à comprendre ce bras de fer. Les Sœurs ont tout mon soutien car je sais ce qu’elles représentent pour la commune. Elles sont bien intégrées et il est de l’intérêt local qu’elles restent présentes. J’ai bien conscience de tout ce qu’elles apportent. Tout ce qu’elles font d’ailleurs, elles le font bien. J’espère juste une fin heureuse à ce conflit et que l’Ehpad n’en ressorte pas fragilisé. »
Comité de soutien
Cette situation est rarissime mais pas inédite. « De tels cas ont déjà eu lieu, notamment en Italie où des congrégations ont été démantelées », expliquent les Sœurs et le comité de soutien qui a été créé.
Il est présidé par Marcel Mignot. 122 personnes en font partie. Un site a été créé. Il a reçu près de 13 000 visites. La pétition lancée a même recueilli 1 572 signatures, sans publicité. Certains religieux ayant soutenus les Sœurs « ont été envoyés vers d’autres horizons...».
Article complet à retrouver dans l'édition du Haut Anjou du vendredi 5 octobre 2018.
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