Les vergers et la production de kiwis de la famille Chazé, une institution locale, sont en passe d’être transmis à la troisième génération. Ils sont basés à Bouchamps-lès-Craon (Mayenne).
C’est la seule production en Mayenne de kiwis, qui plus est, bio. La récolte débute ce jeudi 7 novembre.
« Tout est parti d’une discussion de mon père Raymond, avec des copains lors d’un Salon de l’agriculture à Paris », explique Philippe Chazé, l’un de ses fils.
« A l’époque, il avait été dit qu’il fallait en planter, que ça allait prendre son essor, que c’était une culture d’avenir. »
C’était un petit peu fou d’y croire, mais il y a cru. »
Raymond Chazé et d’autres se sont lancés. « Ils avaient créé un petit groupement de sept à huit producteurs régionaux. »
Six ans d’attente après la plantation
Raymond Chazé plante ses premiers pieds en 1983, « alors que les tout premiers en Mayenne dataient de 77-78. Il a donc été dans les premiers. »
Le premier verger s’étendait sur 1,5 ha. « Il faut attendre six ans pour la première récolte. »
Heureusement, son père avait son autre activité de travaux agricoles « qui était montée à cinquante salariés. »
Le verger côtoyait d’ailleurs le site de l’entreprise.
En 1990, 2,5 hectares furent replantés et « il y a trois ans, on en a replanté encore 1,3 ha », indique Philippe.
Il a repris la production tout en gérant également la partie travaux agricoles basée aujourd’hui à La Boissière (la partie travaux publics était gérée par son frère Jean-Paul, aujourd’hui décédé, elle est basée à Craon).
Eviter le gel
Les vergers de 1983 et 1990 furent même couverts, « protégés par des bâches, pour éviter le gel. Mais avec le changement climatique, même si on est toujours susceptible de prendre un coup de gel, disons qu’il est moins légion, donc on les a retirées. »
Cependant, Philippe a investi dans une éolienne en provenance de Nouvelle-Zélande.
« Elle se dresse à 8 mètres de hauteur et se déclenche automatiquement quand le froid et les gelées arrivent. En brassant l’air sur trois hectares, elle évite de perdre la récolte. »
Un investissement de 38 000 € qui n’a pas été utilisé l’année dernière, mais deux fois au printemps dernier.
[caption id="attachment_29218162" align="alignnone" width="800"] Ici, l’éolienne fabriquée en Nouvelle-Zélande chargée
de brasser l’air pour éviter le gel. (©Haut Anjou)[/caption]
Une précaution même si « le kiwi est assez rustique, résistant. En bio, cela reste du travail et du temps, mais la production est plus simple que celle de la pomme bio par exemple. »
Le kiwi nécessite cependant beaucoup d’eau. Philippe possède heureusement un plan d’eau de 35 000 m3.
Entre 15 et 17 tonnes de récolte annuelle
La récolte annuelle oscille entre 15 et 17 tonnes « contre 22 tonnes pour le conventionnel avec la même surface. »
La particularité des kiwis Chazé c’est qu’ils sont très sucrés.
« La norme est de 6. Or, nous, nous récoltons quand nos kiwis sont à 9/10, soit toujours vers le 6/7/8 novembre. »
La moitié, voire les trois quarts, part chez des particuliers qui viennent eux-mêmes les cueillir lors des portes ouvertes organisées « depuis au moins quinze ans. » Le reste est vendu en biocoop.
La troisième génération arrive
Bientôt c’est l’un de ses sept enfants, sa fille Marion, qui reprendra l’exploitation de kiwis tandis que son fils Pierre gérera avec des associés la partie travaux agricoles.
« Il s’agit sûrement de mon avant-dernière porte ouverte en tant que gérant », souligne Philippe, ravi que la troisième génération reprenne la suite.
Portes ouvertes Les portes ouvertes ont débuté jeudi 7 novembre. D’autres sont prévues vendredi 8, samedi 9, dimanche 10, lundi 11, mardi 12, mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15, dans les vergers, à Bouchamps-lès-Craon, en face du cimetière. Les vergers sont ouverts de 10 h à 17 h.
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