L’idée est bluffante et sa réalisation tout autant ! Son auteur, Jamel Zeddam, est un artiste plasticien, installé depuis trois ans à Bierné-les-Villages (Mayenne), féru d’histoire primitive, d’anatomie, de paléontologie et surtout possédant encore, à 62 ans, une âme d’enfant.
Dans son muséum d’histoire naturelle, difficile de démêler le vrai du faux... mais définitivement cela importe peu : cette histoire est vraie puisqu’il l’a inventée.
Connaissez-vous le cryptosaure et l’oiseau baleine ?
Lorsqu’on pénètre dans l’espace Scomam à Laval, où l'artiste expose, d’emblée, le sentiment d’être dans une annexe de la grande galerie de l’évolution vous envahit. Éclairage tamisé, exposition sobre répartie en univers, explications “scientifiques” affichées sur des panneaux sombres... rien n’a été laissé au hasard.
Ce musée de la “presque histoire” rend hommage à quatre espèces imaginaires et donc aujourd’hui disparues, que Jamel Zeddam appellent les oubliés de l’évolution.
Ne demandez pas aux chercheurs et aux historiens de vous expliquer comment vécurent la tortue des Khans, l’oiseau baleine, le Cryptosaure ou encore le grand père Lézard.
Seul leur découvreur a pu comprendre - à travers ses expéditions imaginaires en Colombie britannique, dans les déserts d’Asie et sur la petite île volcanique de Savo – quels étaient ces étranges animaux et comment ils vivaient avec les peuples autochtones.
C’est à partir (à moins que ce soit le contraire) de leurs squelettes prélevés sur place, que l’artiste plasticien a su reconstituer ces créatures fantastiques et expliquer leur évolution.
Ainsi, le cryptosaure, sorte de gros lézard, possède une envergure d’environ 2,5 mètres, tandis que la tortue des Khans est dotée de six orbites oculaires.
Modelage en papier mâché
La magie de cette exposition fonctionne parfaitement. Comment s’imaginer que ces animaux imaginaires ont été conçus dans une grange à Bierné-les-Villages, reconvertie en atelier d’artiste, et sont issus d’un long travail de conception et de modelage en papier mâché ?
Comment deviner que les importants commentaires sont le fruit d’un travail de documentation qui permet tout à la fois de situer les lieux, les langues et les pratiques des populations primitives ?
Jusqu'au 30 novembre à Laval Les visiteurs ne se sont pas trompés. Dans le livre d’or situé à la sortie, les commentaires sont élogieux. L’exposition est à ne pas manquer - seul ou en famille - à l’espace Scomam, 19, rue Léo-Lagrange à Laval jusqu'au 30 novembre, les mercredis, samedis et dimanches de 14 h à 18 h.
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