[caption id="attachment_29780776" align="alignnone" width="800"] En 2018, trois tonnes ont été collectées dans le secteur (photo d’illustration).
(©Haut Anjou)[/caption]
La collecte nationale de la banque alimentaire a eu lieu vendredi 29 et samedi 30 novembre. Elle permet d’aider des familles en difficultés, même certaines qui pourtant travaillent.
Martine (nom d’emprunt) a 57 ans. Elle vit dans le Pays de Craon (Mayenne). Elle est le symbole de cette France qui travaille mais qui ne s’en sort pas. Elle fait partie de ces nombreuses personnes qui font donc appel à l’épicerie sociale pour l’aider à se nourrir.
« Je travaille. Je fais des ménages du lundi au vendredi en horaires coupés de 5 h 30 à 7 h 30 le matin puis de 15 h à 19 h. »
Mais cette mère de famille de deux enfants, n’arrive pas à joindre les deux bouts. La vie ne l’a pas épargnée, elle et son mari. « Mon mari était un grand bosseur. Mais il est tombé malade. » Le couple a longtemps travaillé mais a besoin d’aide. Avec ses maigres 1 000 € de revenus par mois, en étant locataires et avec des indemnités pour mon mari « qui sont trop faibles », ils trouvent leur bulle d’air dans l’épicerie sociale du Pélican.
« Beaucoup de personnes dans mon cas »
Martine s’y rend tous les quinze jours. « Je ne prends que ce dont j’ai besoin. Je trouve l’épicerie très bien, avec des produits de très bonne qualité que ce soit en viande, légumes, etc. », explique Martine. Elle avait déjà dû y recourir il y a une dizaine d’années. Martine (comme les autres) paie 10 % de la valeur du produit.
« Au départ, j’ai eu honte de pousser la porte, mais finalement vous vous apercevez que vous n’êtes pas seul. Beaucoup de personnes dans mon cas qui ont un travail, des jeunes comme des anciens, sont aidés. »
Elle explique cela par la vie « qui est dure. Tout augmente sauf les salaires. Regardez les prix de la viande, des légumes, les frais d’essence, les frais des hôpitaux qui ne sont pas remboursés, etc. »
Elle a surtout une pensée pour ceux qui donnent. « C’est gentil de leur part. Quand on arrive à vivre correctement et qu’on pense aux autres comme moi, donner est un bon geste de leur part. »
Martine reste plutôt positive, même sans beaucoup de loisirs. « Quand ma semaine est finie je suis usée, alors la maison ça passe un peu après. J’ai mon jardin, je commence à me mettre au tricot. Et puis, quand on veut souffler, on part se balader avec mon mari, ça lui fait du bien aussi. »
Sur l’avenir, elle reste confiante. « Je serai à la retraite dans cinq ans. Mon mari dans deux ans. Je pense que sa retraite sera plus intéressante que ses indemnités journalières vu qu’il a énormément travaillé, donc nous restons positifs. »
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