[caption id="attachment_30344182" align="alignnone" width="800"] Si l’église d’Houssay n’accueille plus de cérémonie depuis 2011, cet été le maire a été dans l’obligation d’établir un périmètre de sécurité autour notamment de l’entrée
principale et du clocher. (©Haut Anjou)[/caption]
« Nous avons constaté beaucoup de désordres, un peu partout, certains plus inquiétants que d’autres. » Lundi 16 décembre 2019, comme convenu, les architectes de l’agence Archaeb, spécialisée dans les travaux de restauration du patrimoine, étaient de nouveau réunis à la mairie d’Houssay (Mayenne).
Différents stades d’altérations
Images et démonstrations physiques à l’appui, les architectes ont évoqué, dans le détail, les désordres constatés, les différents stades d’altérations des pierres calcaires, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et leurs conséquences sur les caractéristiques structurelles.
C’est une véritable enquête qu’elles ont menée, à la recherche d’indices pour comprendre comment l’église a t-elle été construite, avec quels matériaux...
Invitée autour de la table, Germaine Bézier a pu, dans ce sens, témoigner du passé et ses remarques sont de précieuses indications pour les architectes, notamment lorsque “la mémoire d’Houssay” a évoqué les régulières inondations de la sacristie.
Le clocher la partie la plus fragile
Si la conception même de l’édifice semble avoir été parfois approximative, les rénovations successives n’ont également pas toujours été des succès. Les travaux de voirie ont eux aussi eu de lourdes conséquences sur l’état actuel de l’église et particulièrement du chevet.
Les réfections ont englobé le sous-bassement en granit, dont le rôle est notamment d’éloigner l’humidité, jusqu’aux maçonneries en pierre calcaire très tendres.
Enfin, et Jean-Marie Gigan, le maire, s’en doutait : « La partie la plus fragile est actuellement le clocher. » Les fissures verticales constatées sont dues au basculement des cloches. L’absence de flèche, détruite par la foudre en 1894 et qui n’a jamais été reposée, qui amenait un poids et amoindrissait l’effort, a fragilisé encore plus la construction.
Restauration ou désacralisation ? Le maire, qui réflechit à ce dossier depuis longtemps, le réaffirme : « Si on peut éviter de la démolir, on le fera. » Après la première étape décrite ci-dessus, les différentes parties se retrouveront courant janvier pour « des visites d’églises situées dans des communes de tailles identiques et qui ont rencontré les mêmes problèmes que nous. Certaines ont été rénovées et sont restées des lieux de culte. On devrait également découvrir d’autres possibilités d’aménagements et d’activités à l’intérieur d’autres édifices ». Dans notre édition du 28 juin dernier, Frédérique le Bec, architecte du patrimoine, expliquait à ce propos : « Nous pensons que l’église doit rester dédiée au culte, d’une manière ou d’une autre. Cela peut être très vaste. Il y a une valeur symbolique, on ne peut pas faire n’importe quoi. L’objectif est de retrouver une vocation à cet édifice, qu’il soit religieux ou non. » Le troisième rendez-vous sera synonyme de présentation des avants-projets, « avant la fin du mandat », précise le maire. « Nous laisserons ainsi à la prochaine équipe tous les éléments pour prendre une décision. »
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