[caption id="attachment_31477176" align="alignnone" width="800"] Cela fait 67 ans qu'ils veillent l'un sur l'autre à Craon (Mayenne). Raymond Chazé, 90 ans, est toujours fou amoureux de sa femme aujourd'hui atteinte d'Alzheimer, dont il s'occupe. (©Photo transmise au Haut Anjou)[/caption]
Vendredi 14 février 2020, les amoureux vont fêter la Saint-Valentin. A Craon, en Mayenne, Raymond et Yvonne Chazé vivent leur amour fusionnel depuis 72 ans. Et malgré la maladie de madame, Raymond n’a jamais autant été si amoureux. Une belle histoire.
Ils transpirent l’amour ! » « Il n’y a qu’à les voir se regarder pour comprendre combien c'est fort entre eux, c’est incroyable ! ».
Régine Cadeau, gestionnaire d’Hisia, Amélie Bourneuf, la directrice de la résidence de Craon, ainsi que Myriam Vallageas, animatrice, n’ont pas de mots assez forts pour décrire l’histoire d’amour qui lie Raymond, natif de Bouchamps-lès-Craon, et Yvonne Chazé, native de La Boissière.
Tous deux filent vers leurs 90 ans.
Une rencontre dans un car
Ils se sont rencontrés « en 1947 dans un car qui nous emmenait en voyage à La Baule », explique Raymond Chazé.
« Nous n'avions que 17 ans. Pendant cinq ans, nous nous sommes fréquentés, mais de manière lointaine car à l’époque il fallait être mariés pour... Et puis nos parents étaient catholiques, etc. Alors, il a fallu attendre pour vraiment être ensemble. »
Le 22 octobre 1952, ils se marient. Ils auront six enfants (deux sont décédés). Ils ont vécu à Bouchamps-lès-Craon.
Raymond et Yvonne ont fondé l’entreprise Chazé spécialisée dans les travaux agricoles, puis publics. Raymond a aussi planté les premiers pieds de kiwis à Bouchamps-lès-Craon. Il a également été président des entrepreneurs pendant 30 ans.
« Je ne la lâcherai pour rien au monde »
Ils ont fêté il y a quelques mois leurs 67 ans de mariage et filent toujours le parfait amour.
« Il était déjà très fort au départ, mais avec la maladie d’Yvonne (Alzheimer) il l’est encore plus. Je ne la lâcherai pour rien au monde. C’est une femme extraordinaire. Plus gentille qu’elle vous mourrez. Elle est douce, souriante et était très travailleuse. »
Cette dernière souffre depuis une vingtaine d’années d’Alzheimer. La maladie s'est amplifiée depuis trois ans. Yvonne ne communique plus. « Mais par ses yeux je vois ce dont elle a besoin. »
Il refuse l'hospitalisation pour ne pas s'éloigner
Ils sont inséparables. Raymond souffrant de vertiges a dû se résoudre à rejoindre la résidence Hisia.
Mais il refuse toute hospitalisation de peur d’être éloigné de sa femme.
Raymond est aussi très directif : « Je ne veux pas qu'on fasse différemment de ce que je dis, sinon j'éclate. »
« Quand il part en activité, je dis à Raymond que je jetterai un œil sur sa femme. Alors il m'engueule et m'ordonne de jeter les deux ! », souligne Myriam Villageas. Yvonne est la prunelle de ses yeux.
Il veut s’en occuper. « Elle me cherche toujours du regard. Elle déteste qu’on l’emmène sans que je sois présent. (...)Aussi, dans le lit, elle me cherche toujours de la main. Je la lui caresse, et elle se rendort tout de suite.»
Raymond est pourtant tracassé. « Si je disparais, elle sera seule et ça me stresse », glisse-t-il, tout en avouant ne pas pouvoir vivre sans elle.
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