[caption id="attachment_31674747" align="alignnone" width="774"] Comme dit Michel Montécot, qui vit près de Craon (Mayenne), sur cette photo prise :
« J’ai 2 000 € de traitement dans le bras gauche, et 6 000 € dans la main droite ! (©Haut Anjou)[/caption]
Michel Montécot, 71 ans, souffre d’une leucémie lymphoïde chronique. Elle a été détectée en 2007, après avoir une opération de la hanche.
C’était deux ans après avoir arrêté de travailler. Il était agent de dépôt pour une coopérative dans le Craonnais, en Mayenne. Le lien est fait par les professionnels de la santé entre sa maladie et son métier.
« Je manipulais toute la journée, pendant 35 ans, des cartons de produits dédiés à l’agriculture. Pourtant, je ne les ai jamais ouverts.»
Et de continuer : « Ce sont des produits qui, je pense, quand on manipule une journée, ça va, mais quand on y est soumis à longueur de temps c’est différent car comme ça a dû être le cas pour moi, on est soumis aux vapeurs, micro-particules... »
Il y a aussi « l’effet cocktail de ces produits qui, quand ils sont réunis, ont une dangerosité encore plus forte. »
8 000 € par mois de soins à vie !
En 2015, il entame une chimio. En 2017, il récidive. Aujourd’hui, il a un traitement à vie.
« Je dois suivre une chimio journalière ciblée. Elle coûte 6 000 € par mois. Aussi, comme je n’ai plus de défense immunitaire, je suis obligé de recourir à des injections, c’est 2 000 € par mois. »
Des frais remboursés car dans son malheur, « j’ai eu la chance que ma maladie ait été détectée dans les deux ans après ma retraite, ainsi elle a été reconnue professionnelle. »
Michel Montécot avait perdu « en 2015, 67 % de capacité physique. Aujourd’hui je pense être à 80%. »
[caption id="attachment_31617672" align="alignnone" width="800"] Michel Montécot avec le document prouvant
que sa maladie a été reconnue professionnelle. (©Haut Anjou)[/caption]
Il remercie « la France. Franchement, si je vivais aux États-Unis ou dans un autre pays, on me laisserait crever. Nous payons des impôts et cotisations, certes, mais c’est aussi pour aider des gens dans la difficulté. Il ne faudrait pas que certains qui manifestent l’oublient... »
Urbanisme et agriculture doivent cohabiter
Aujourd’hui, Michel Montécot, ancien maire de Niafles entre 1995 et 2008, se bat dans des associations pour sensibiliser. Il dit ne pas être dans l’opposition systématique. « Les agriculteurs ont le droit de produire et les citadins ont le droit à la protection. »
Pour lui, les politiques et urbanistes ont leur part de responsabilité. « Pourquoi installer les maisons aux plus proches des champs ? Pourquoi ne pas obliger à créer des sentiers le long, déjà ça éloignerait les maisons. Quant à la distance à respecter pour les agriculteurs qui épandent, que ce soit 10 m, 50 m, ou 100 m, ça ne change rien en cas de vent. »
Pour lui, tout le monde doit se mettre autour de la table car ce qui l’inquiète « ce sont tous ces enfants malades. »
C’est d’ailleurs lui qui a relayé dans le Craonnais (seul site en Mayenne) l’opération “Toutes pompes dehors” au profit des enfants malades.(Lire en page 27)
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