Eric Manœuvrier, le directeur par intérim de l’hôpital local du sud-ouest mayennais de Craon-Renazé, contacté le mercredi 18 mars 2020, fait le point.
Quelle est la situation exactement à l’hôpital du sud-ouest mayennais (réparti sur deux sites Craon et Renazé) ?
Cela se passe bien. Les Pays de la Loire sont plutôt épargnés pour le moment. L’épidémie du coronavirus n’est pas encore arrivée jusqu’à nous de manière sérieuse, mais on s’y prépare.
Y a-t-il des personnes contaminées actuellement ?
Un cas avéré a été identifié. Il s’agit d’un agent contractuel qui faisait les portages de repas. Il est confiné chez lui.
Sinon, le dispositif des consultations ciblées par les libéraux a été mis en place pour les cas de suspicion.
Dans l’organisation générale, quelle sera la place de l’hôpital Craon-Renazé ?
Nous serons un hôpital de 4e ligne si je puis dire. Notre rôle sera de libérer des lits au maximum pour accueillir les patients que nous enverront les hôpitaux de Château-Gontier et de Laval. Il s’agira de patients en post-stabilisation et en convalescence du Covid-19.
Dans le même temps, il faudra aussi accueillir des patients de ces hôpitaux qui n’ont rien à voir avec le Covid-19. Cela permettra de les soulager, notamment leurs Urgences.
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Est-ce simple à mettre en place ?
Pas vraiment car nous sommes un hôpital déjà plein. Nous sommes un établissement qui ne peut que peu déprogrammer car nous ne faisons pas de chirurgie ici et autres activités programmées. Nous travaillons cependant pour être prêts.
Comment vont les résidents dans les deux maisons de retraites et ceux en long séjour ? (soit 250 lits).
Tout va bien. La difficulté provient de leur isolement puisque toutes les visites sont interdites. Mais des activités sont mises en place par petits groupes et nous essayons de garder le lien avec leurs familles via les téléphones et Internet notamment.
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Comment va le personnel ?
Les 400 agents sont mobilisés. Des solutions ont été trouvées pour que leurs enfants soient gardés, on a mis en place des formations-accompagnements.... Nous avons très peu d’arrêts de travail.
Nous avons aussi mis à leur disposition une psychologue pour que les agents réussissent à garder le recul suffisant pour rester serein.
On parle de manque de masques partout pour les soignants et autres professionnels exposés. Quelle est la situation chez vous ?
C’est le cas aussi, tout comme pour les gels hydroalcooliques. L’approvisionnement est difficile car nous ne sommes pas non plus une des zones les plus touchées.
Cela crée une inquiétude, c’est vrai. Nous allons bien trouver des solutions, il le faudra.
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