Les chantiers doivent-ils reprendre ou pas ? C'est la question que se posent les patrons devant les incohérences des informations fournies.
Voici le mot de la Capeb 53 (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) qui résume bien la situation :
Alors même que l’OPPBTP souligne, sauf exceptions, l’incompatibilité du travail sur les chantiers avec le respect des conditions sanitaires strictes, une instruction du Ministère de l’Intérieur aux préfets appelle à la reprise de l’activité économique et considère que les entreprises travaillant sur les chantiers de BTP peuvent poursuivre leur activité. C’est méconnaître totalement les métiers du BTP."
"La Capeb s’oppose à ces consignes qui ne garantissent pas la sécurité des salariés et fait peser de graves risques sur la responsabilité des chefs d’entreprises", indique la Capeb 53 sur son site.
https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1240601417573900290?s=20
Nous sommes abasourdis ! Lundi, on nous disait de tout faire pour limiter la propagation du virus. Aujourd’hui, on nous demande de retourner sur les chantiers."
Et de continuer :
Le Gouvernement fait des annonces contradictoires et nous ne pouvons pas rester sans réponse. Nous sommes sur tous les fronts pour lui faire comprendre la réalité de notre situation :
- Nous ne pouvons pas mettre nos salariés, nos clients, nos familles en danger. - Nos clients ne nous donnent pas accès à nos chantiers et des salariés refusent de prendre des risques. - Nous ne sommes plus approvisionnés. - Bien entendu, nous répondrons présent pour les travaux urgents mais pour tous les autres chantiers, nous ne pouvons risquer la vie de nos salariés.
Nous aussi nous mettons nos entreprises, nos revenus en danger. Nous ne sommes pas défaitistes ou irresponsables. Nous serons présents demain pour faire redémarrer l’activité si le Gouvernement répond présent aujourd’hui.
Et le communiqué de la Capeb 53 poursuit : "Nous devons arrêter les chantiers non-urgents. Nos salariés doivent pouvoir bénéficier du chômage partiel.
Même son de cloche pour Eric Frémy, président de la Capeb de Maine-et-Loire. Chef d'entreprise à Thorigné-d'Anjou, insiste sur le fait que "retourner aller travailler, ce serait mettre la vie de nos salariés en danger."
Et comme moi, beaucoup n'ont pas les moyens nécessaires pour garantir leur sécurité sanitaire : j'ai très peu de gel, pas de masque. Je rien de tout ça."
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Eric Fremy poursuit en insistant sur "l'incohérence et le flou dans lequel on est depuis le début de cette crise".
Et là, alors que le gouvernement insiste en disant qu'il ne laissera pas les entreprises faire faillite à cause du coronavirus, on nous dit que nos salariés ne seront pas indemnisés car ils estiment qu'on peut aller travailler !"
https://www.facebook.com/CAPEB49/posts/2880695545312268?__xts__[0]=68.ARD_0cVGtJ4ITp6A6K4y5_9yuKPAtZVOQ6ap-IlvwEdwA3tQit5eYo3gpnOEY3seRc_eBXw-me-9PO5Z_cDwKs9k_RZxrsTItzyzyYbUvz0gV7MrYfELcOtlQht3k7tBrjkySPUg_A0cjx2G-z_Qhl7vUAjJRAZ_HCa7wcNUrK6IcDMN7RyOR0QsMUDmzYrvqUGhvD4dfMl9cNqae9Lrc4mkwWI47T-dH4i4KK4HSXZxtnDoSaIQjJRVqXIaWm9EhDOlqBLUWSV2vKRQxvxVGuri8tiyJjshqZHeL1NJ7fjn-ReKeaC8v9o7wZS1JARhwvj7IvsTus36-6Rz1dl086CeBQ&__tn__=-R
Le communiqué de la Capeb de la Mayenne termine ainsi : "Patrick Liébus, président national de la Capeb est actuellement dans les Ministères pour faire entendre notre voix. Nous avons des réunions prévues avec les préfets locaux. Nous avons lancé une action sur les réseaux sociaux avec le #findechantier."
Vitale sur le plan économique
Le président de la Capeb 49, Eric Frémy, réalise bien que "cette crise va mettre à mal tout le pays, mais c'est plus raisonnable d'arrêter complètement le travail, sauf les urgences bien sûr. Notre activité est vitale sur le plan économique bien sûr, mais pas vitale à la société en cette période de crise."
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Localement, dans le sud-Mayenne, des patrons qui se disent "responsables" ont déjà imprimé et envoyé à leurs salariés l'attestation de la Capeb intimant à leurs salariés de ne pas venir travailler, quand d'autres ont indiqué par SMS ou mails à leurs salariés (travaillant sur des chantiers non indispensables) qu'ils reprendront lundi 23 mars 2020.
Bref, un flou total !
https://www.facebook.com/135135747081973/photos/a.136163940312487/585905348671675/?type=3&theater
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