Si le caractère vital du confinement semble être enfin rentré dans les esprits, les messages du genre sont encore réguliers : « On est à Segré, arrêtez la psychose ». « C'est la Mayenne, pas la région parisienne ! », « Ce n'est pas un virus qui va m'arrêter ! »
Le témoignage d'Angélique, installée à Saint-Sauveur-de-Flée, près de Segré (Maine-et-Loire) va peut-être aider à réaliser que le coronavirus est présent sur tout le territoire, comme le soutient le corps médical français.
Jusqu'à 39 de fièvre
Son mari, François, 32 ans, a commencé à présenter les premiers symptômes de virus mardi 17 mars 2020 :
Il avait 38 de fièvre avec un important mal de tête, raconte Angélique, 30 ans. Mercredi matin, il avait 39. J'ai tout de suite pensé que c'était le virus. »
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Après cette soudaine montée de température, sa compagne l'a incité à appeler le médecin qui « lui a donné rendez-vous 1 h 30 après. On lui a dit de venir seul avec un masque. Une fois là-bas, mon mari a été ausculté par le médecin. »
Le verdict ne s'est pas fait attendre : « Il lui a dit que vis-à-vis des symptômes et de son état de santé, c'était le covid-19 et lui a prescrit du Doliprane. »
Depuis, François doit respecter une quarantaine de quatorze jours.
Toute une organisation
Parents de deux enfants de 5 et 10 ans, Angelique et François doivent s'organiser pour cohabiter dans leur maison.
Nous avons mis en place un "rituel". Le matin mon mari se lève, me donne ses draps que je lave à 60 degrés. Il met des draps propres, il va prendre sa douche et me donne à laver ses vêtements ainsi que ses serviettes également lavées à 60 degrés."
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La mère de famille passe également beaucoup de temps désinfecter la maison : « Je désinfecte toute la maison : les poignées de porte, les sols. Et dès qu'il sort de sa chambre, nous ouvrons les fenêtres pour aérer un maximum. »
Pour ce qui est des repas, « je lui sers au lit des repas équilibrés pour qu'il garde des forces. »
Je rentre dans sa chambre avec un masque et je me désinfecte les mains après. »
Une situation difficile mais indispensable
En couple avec François depuis huit ans, cette situation est logiquement compliquée à vivre pour Angélique. Mais aussi pour les enfants qui « prennent dur ». « C'est difficile pour eux de ne pas lui faire de bisous, de câlins. »
Ils lui font des dessins et mon petit a fait un calendrier pour compter le nombre de jours qu'il reste à son papa avant de sortir de la chambre. »
Je tiens bon pour mes enfants. Je les rassure au maximum et ils comprennent qu'on ne doit pas approcher papa pour qu'il guérisse."
Samedi 21 mars 2020, l'état de santé de François avait évolué. Sa compagne explique que « depuis vendredi il n'a plus de température mais il tousse beaucoup ».
Le médecin lui a dit qu'il l'appellerait au bout de sept et quatorze jours."
Angélique explique que « soit au bout de sept jours la maladie s'aggrave ou alors l'état de santé continue de s'améliorer. Il ne reste plus contagieux dix jours après la disparition des symptômes.
Alors on attend, on n'a pas le choix."
En tout cas, la mère de famille a « juste envie de dire « Restez chez vous ». C'est important, ce ne sont pas des vacances. Ça peut arriver à tout le monde et le pic de l'épidémie n'est pas encore arrivé. »
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