Anne-Marie et Fabrice Sorin sont les gérants de Verre et papilles à Craon (Mayenne). Un commerce local, de proximité, toujours ouvert malgré le confinement.
Mais il souffre comme tant d'autres qui jouent la solidarité en restant ouverts pour la population et en proposant des formules spéciales pour les soignants, routiers et tous les autres salariés des "métiers obligés".
"Nous sommes obligés d'être ouverts car nous avons des produits alimentaires, de première nécessité. Et puis nous, nous ne serons pas aidés si on ferme", explique Anne-Marie Sorin.
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"On travaille dur. On aide. On met en place des repas spécifiques ("Verre et papilles" propose des box en carton plat/dessert qu'on peut réchauffer sur place pour ceux obligés de travailler à 10 euros par exemple), et on ne voit pratiquement personne."
"Les gens ont le droit de sortir pour faire leurs courses, mais ils ne vont que dans les grands supermarchés."
"On se prend une claque"
"La grande distribution atteint des chiffres de +30%", annonce Anne-Marie Sorin "quand nous, commerces locaux, on se prend une claque. D'habitude, pour juste nos bocaux à emporter, nous voyions une trentaine de personnes par jour. Aujourd'hui, c'est trois."
Dix fois moins de clients donc car "les habitants s'interdisent les achats plaisirs qu'ils s'autorisaient avant."
Leur partie épicerie ne fait pas mieux.
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Et puis, Pâques arrive. Elle a peur, là aussi, que les clients zappent ce rendez-vous ou se détournent des petits commerçants.
"J'ai 40 kg de chocolats. Je vais en faire quoi si on reste dans cette psychose ?"
Cette commerçante veut expliquer que lorsque les habitants sortent de leurs habitations pour se réapprovisionner, ils ne doivent pas oublier leurs commerces de proximité et que malgré ces temps compliqués, les achats plaisirs ont aussi toute leur place.
Des livraisons difficiles vers des petits commerces
Dans la supérette Viveco de Bierné-les-Villages (Mayenne), Hugo Mocques constate aussi un léger ralentissement après une grosse semaine d'activité liée aux réserves que les habitants ont fait.
Il est inquiet car "j'attends des livraisons notamment en frais, mais il semble que les grandes surfaces soient privilégiées. Je trouve cela désolant. J'espère que nos campagnes ne vont pas être oubliées car beaucoup d'habitants ne peuvent pas se déplacer aisément."
Lui aussi travaille beaucoup, de 5h du matin à 21h30 avec seulement 10 mn de pause" pour satisfaire les habitants, tout comme sa femme qui travaille à l'hôpital. La garde de leurs enfants s'ajoute à leurs difficultés.
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