Maladie invisible, et qui a longtemps été considérée comme "imaginaire", l'endométriose touche aujourd'hui, en France, une femme sur dix en âge de procréer.
C'est le cas de Lydie Bouvier-Aussage, cette habitante de Chemazé en Mayenne, maman de quatre enfants qui a été diagnostiquée à l'âge de 22 ans, soit "dix ans après mes premières règles".
"La sensation qu'on me rentre un couteau dans l'anus"
Très rapidement, l'adolescente souffre de douleurs intestinales "jusqu'à avoir la sensation qu'on me rentre un couteau dans l'anus. Pour compenser ses douleurs que le médecin juge "normales", je prenais beaucoup de médicaments".
Au lycée, la situation prend de l'ampleur.
Les douleurs étaient constantes. Il n'était pas rare qu'elles m'immobilisent au sol et qu'elles soient tellement intenses que je me mette à hurler.
Cette dégradation du quotidien, sans oublier "l'impact sur la vie sexuelle et les conséquences des médicaments et notamment de l'opium", intervient également au moment où elle a commencé à ressentir l'envie d'avoir un enfant.
Le diagnostic posé à 22 ans
A 22 ans, elle consulte donc un gynécologue et, malgré "l'approche violente et l'accueil catastrophique de ma situation, il m'annonce que j'ai des ovaires polykystiques. Il m'envoie vers un de ses confrères, spécialisé dans l'endométriose. J'ai eu de la chance d'être bien orientée car après un examen anal et une IRM, le diagnostic était posé".
Ce qu'elle considère elle-même seulement depuis un an comme une maladie a nécessité à l'époque un curetage de 2h30.
Les cellules avaient formé des adhésions jusqu'au niveau de l'estomac. Mais il faut savoir que la maladie ne se développe de la même manière chez toutes les femmes."
Maman de quatre enfants
Parmi les traitements, Lydie a notamment été ménopausée quelques mois. "Sans règles, pas de douleurs mais j'ai dû faire avec les symptômes de ce bouleversement hormonal." Néanmoins, à 25 ans, la jeune femme tombe enceinte. "Je n'ai pas été au bout de cette grossesse mais, avec le recul, j'ai compris qu'elle avait pour rôle de me rassurer sur mes capacités à être mère."
Lydie commence un suivi en acupuncture et alors que les douleurs commençaient à revenir, elle tombe enceinte quinze mois après sa première grossesse. Finalement, alors que "le gynécologue qui a diagnostiqué l'endométriose m'avait expliqué qu'un curetage serait indispensable tous les deux ans et demi", Lydie a réussi à avoir quatre enfants.
Un travail personnel approfondi
"Bien sûr, cela n'a pas été simple. Il a fallu notamment gérer les crises qui, après la grossesse puis plusieurs mois d'allaitement, revenaient plus fortes et plus intenses", confie celle qui s'est lancée dans un travail personnel très approfondi.
Cette éducatrice spécialisée s'est en effet, depuis quelques années formée à de nombreuses techniques "souvent hors des sentiers battus" mais qui "permettent d'opérer un vrai retour à soi. J'ai appris à me poser, à comprendre comment fonctionne mon corps, quelle est la source du problème".
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Elle l'affirme : "La médecine allopathique est nécessaire pour soulager, mais après, qu'est ce qu'on propose ?" Developpement personnel, sophrologie, acupuncture... "mais aussi pourquoi pas tenter des soins du féminin sacré ou des exercices de visualisation ?" Ces techniques, Lydie Bouvier-Aussage aimerait les mettre au service des malades touchées par l'endométriose.
Dans le cadre d'une étude, si cinq à huit femmes sont intéressées pour aller plus loin, je peux me rendre disponible pour les accompagner, dans le cadre de dons libres."
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