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Confinement : ces travailleurs indispensables font tourner le pays

Coronavirus. Depuis l'instauration du confinement, le 17 mars 2020, certains ont dû continuer à travailler. Rencontre avec plusieurs professionnels en Mayenne et en Maine-et-Loire.

Confinement : ces travailleurs indispensables font tourner le pays
Le bar tabac presse La Renaissance à Château-Gontier (Mayenne) est resté ouvert depuis l'instauration du confinement.

En période de confinement et d'épidémie de coronavirus, certaines professions continuent leur travail. Leur rôle est essentiel pour faire tourner le pays. Rencontre avec plusieurs professionnels de la Mayenne et de Maine-et-Loire.

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Les routiers continuent de sillonner les routes

Routier / Segré - Depuis le début de cette crise, les routiers continuent de leurs missions. Un métier trop peu mis en valeur. Antoine Morel, 28 ans, sillonne les routes du Grand Ouest.

Cette situation, je le vis plutôt bien. J’ai la chance de pouvoir rentrer tous les soirs chez moi. Mais c’est plus compliqué pour d’autres collègues qui ont des difficultés pour trouver un coin où manger et prendre une douche. »

Ce Segréen admet que « depuis le début du confinement, de manière générale, la situation s’est arrangée pour les routiers. »

Il décrit également un quotidien où la distanciation sociale a logiquement pris le dessus. « Et même si on croise peu de monde, on se dit quand même qu’on est plus exposés que d’autres confinés à la maison, mais c’est notre travail. »

Les infirmières font des tournées et rassurent

Infirmière / Château-Gontier - Corinne Rannou-Marsollier, 56 ans, vit à Loigné-sur-Mayenne. Elle est infirmière libérale à Château-Gontier (Mayenne). Avec quatre collègues, elle travaille au sein de la maison médicale mise en place pour lutter contre le coronavirus.

« On intervient dans ce centre Covid en faisant des astreintes sur nos jours de repos. Nous avons mutualisé nos patients à Château-Gontier et autour de manière à ne pas mélanger ceux qui ont le Covid-19 et ceux qui ne l’ont pas ».

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Quatre infirmières travaillent le matin et une le soir. Si elle avoue avoir « eu peur au départ » avec « un peu la boule au ventre » quand elle partait en tournée, l’appréhension du coronavirus est désormais différente :

 Nous avons maitrisé nos peurs sur cet ennemi invisible et finalement on est là pour rassurer les gens ».

Boucher, il travaille autant qu’en période de fêtes

Boucher / Craon - Daniel Journiac (boucherie, charcuterie, traiteur) à Craon (Mayenne) : « Je fais le double d’activité en étant tout seul ! », explique le gérant aux 80 h par semaine.

Il a annulé ses vacances « pour satisfaire mes clients », et mis son ouvrier et apprenti en chômage partiel.

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Les gens reviennent vers les commerces locaux, ils évitent les grandes surfaces s’ils peuvent. J’en sers que je ne servais jamais. Le samedi de Pâques, j’avais 50 m de queue de chaque côté de la rue !  On fait des chiffres de Noël ! »

Il espère qu’après le confinement, ces nouveaux clients reviendront. à noter que ce commerçant a décidé de faire un geste en offrant une trentaine de plateaux-repas aux soignants de l’hôpital Craon-Renazé.

Les interventions des ambulanciers augmentent

Ambulancier / Segré - A 24 ans, Florian Aubin est auxiliaire ambulancier chez Ambulances AMAB. Il travaille pour le bureau de Segré (Maine-et-Loire).

Il témoigne : 

Notre profession d’ambulancier n’est pas reconnue comme celles des personnels soignants. Pourtant tous les jours, nous allons au front en première ligne face à cet ennemi invisible qu’est le Covid-19. Ambulancier, nous sommes ceux qui, avec les pompiers, prenons en charge dans nos ambulances de secours et de soins d’urgence, tous les cas de suspicion de Covid-19. »

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Le jeune homme évoque également l’étape importante du nettoyage : « Toutes les parois sont nettoyées et désinfectées. De plus, nous avons un appareil aérien, de type brumisateur, qui désinfecte et qui envoie un produit dans tous les recoins de l’ambulance : une opération qui prend du temps. »

Parfois, les aides à domicile sont le seul lien avec l’extérieur

Aide à domicile / Meslay-du-Maine - Émilie Blanchoin, 39 ans, est aide à domicile depuis treize ans. Elle travaille à l’ADMR de Meslay-du-Maine (Mayenne).

Elle accompagne les personnes âgées dépendantes. Depuis le début du confinement, Émilie Blanchoin fait beaucoup moins de ménage pour se concentrer sur l’aide au lever et au coucher, à la toilette, sur les courses et le repas.

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Les personnes âgées et handicapées ne voient presque que nous. Ils nous attendent et c’est du réconfort pour eux de nous voir. » 

Munie de masques de blouses et de gants, elle effectue entre quatre et sept visites par jour.

Impossible pour certains de se passer de fioul

Livreur de fioul / Craon - Les établissements Quargnul (fioul) de Craon (Mayenne) se sont eux aussi organisés pour continuer à livrer les habitants qui se chauffent au fioul et qui ont profité des prix en fortes baisses ; mais aussi les agriculteurs qui tournent à plein régime.

Lionel Quarnul souligne : 

Tout ce qui est énergie, quelle qu’elle soit, rentre dans le champs des activités qui doivent continuer malgré ce contexte d’épidémie du coronavirus ».

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Pendant les premiers jours, les camions ont donc tourné pour continuer leurs livraisons, dans ce contexte.

De bien maigres recettes dans les tabac-presse

Buraliste / Château-Gontier - Le couple de propriétaires du bar-tabac presse La Renaissance à Château-Gontier (Mayenne), Lionel Bouvier et Nelly Cozan, a dû s’adapter, notamment en changeant leurs horaires d’ouverture.

« La partie bar est fermée. Même si nous proposons des cafés et des boissons à emporter, on a dû s’organiser autrement. Au début, on tenait le commerce seul avec ma femme, nos six employés étaient en chômage partiel. On a repris une employée à temps partiel pour souffler un peu ».

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Pour limiter les risques sanitaires, ils ont installé un Plexiglas et invitent leurs clients à respecter les mesures barrières.

Pour ce commerce, qui continue à vendre du tabac, des jeux et des journaux, cette période est particulièrement compliquée.

Nous avons beaucoup de produits sur lesquels nous ne faisons pas beaucoup de marge. Par exemple, sur 100 euros de cigarettes vendues, on ne touche que 7 euros de commission ».

Du coup, les recettes ne sont pas bonnes. « Là, on tape dans la trésorerie ».

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