D’un ton calme, Charly Boivin, 28 ans, fait état de la situation. Celle qui a fait suite au décès de son grand-père, Alexandre Boivin.
Ce dernier est décédé lundi 20 avril 2020 à l’Ehpad des Acacias de Champigné (Maine-et-Loire). Il avait 89 ans. « Il est parti de fatigue, dans la nuit de lundi à mardi. »
Testé négatif au coronavirus
La source de la colère de la famille repose dans le « mauvais traitement » qui aurait été accordé au grand-père qui a passé toute sa vie à Champigné, avec de nombreuses attaches en Mayenne.
En cette période de crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus, il avait intégré la maison de retraite à la mi mars 2020 pour « reprendre des forces après avoir été hospitalisé au CHU d’Angers », explique le petit-fils.
Charly Boivin soutient que son grand-père avait été testé au coronavirus deux semaines avant son décès :
Le résultat était négatif. »
D’où l’étonnement et l’incompréhension de la famille lorsqu’elle a appris que le médecin qui a constaté le décès avait coché une case qui change tout sur le traitement accordé aux défunts en cette pandémie :
Sans rien dire à personne, son médecin traitant a coché la case “suspicion de Covid-19”. »Un constat rejeté
La famille affirme alors que personne n’a été informé de cette situation. « Ce sont les pompes funèbres qui ont réagi en voyant que mon grand-père était considéré comme potentiellement contaminé. »
La famille rejette la décision
Lundi 20 avril 2020, la famille apprend à 17 h la mise en bière du défunt. S’ensuivent de nombreux échanges téléphoniques : la famille n’accepte pas cette mention “suspicion Covid-19” qu’elle juge erronée.
A ce sujet, la directrice de l’Ehpad, Aurélie Taudon se défend en soulignant :
Notre médecin coordinateur et le médecin traitant se sont à nouveau penchés sur le dossier et ont décidé, au vu des symptômes du défunt, de maintenir cette suspicion. »
Abandonnée. C’est le mot qu’emploie la famille face à cette situation. Et l’incompréhension a peu à peu laissé place à la colère. « Nous avons insisté auprès de la directrice, des élus locaux, du médecin pour qu’on reconsidère la situation de mon grand-père, mais personne n’a bougé. »
Sans ça, les visites en chambre funéraires sont très limitées et encadrées. Pour ce qui est des sépultures, là encore très peu de personnes peuvent y assister, et à certaines conditions.
On remercie vraiment le personnel soignant de l’Ehpad qui a tout fait, mais pour nous il y a eu des manquements de la direction et des médecins qui nous ont privés de notre deuil. »
Pourquoi on a pu le voir alors ?"
Dans cette situation, la famille pointe du doigt ce qu’elle voit comme un autre paradoxe :
Considérant cette “suspicion de Covid-19”, même si nous, on maintient que le test était négatif, on n’avait donc pas le droit de le voir après son décès. »
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Après avoir insisté auprès de l’Ehpad, « on a pourtant pu lui rendre visite. Alors on le teste négatif, on le considère comme potentiellement infecté, on autorise finalement une visite ? »
En réponse, la direction des Acacias rappelle :
Nous avons autorisé la visite comme les protocoles le permettent en respectant les règles sanitaires. C’est-à-dire une visite de quelques minutes, avec des protections. La visite s’est faite dans la chambre funéraire avec un accès direct sur l’extérieur. »
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