Eglises fermées, cérémonies interdites avec les fidèles, grande confidentialité des sépultures. Pourtant, dans le sud-Mayenne, les églises sont toujours pleines lorsqu’un parent, un ami ou un voisin décède.
On se rencontre, on se réconforte, on se souvient. On oublie ses différents, on les regrette parfois !
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L’église accompagne les deuils, des équipes en paroisse aident les prêtres à assurer l’accompagnement des familles en deuil en ce moment si important.
Une épreuve en plus
Depuis le 13 mars 2020, seul le clergé peut rendre visite aux proches et s’occuper des obsèques religieuses. Jusqu’au 21 avril 2020, il n’était même pas possible d’entrer dans l’église, les cérémonies devaient avoir lieu en petit comité directement au cimetière.
Pourtant, depuis toujours, l’église accompagne les défunts depuis la mort jusqu’à la mise en terre. Pour les proches du défunt, cela a été une épreuve supplémentaire que de laisser un père, une mère, mourir seul dans un hôpital.
Parfois, les mises en bière étant faites dans les deux heures, il était même impossible de revoir l’être cher.
Habituellement, dans les funérariums, ou à domicile, les nombreuses visites permettent de se retrouver et de parler du défunt... de le voir, de le toucher une dernière fois. Ce sont des gestes simples, des instants de vérité qui s’inscrivent dans la mémoire et sont nécessaires pour le deuil.
L’absence de contact
Pour David Dugué, curé de la paroisse Saint-Clément-du-Craonnais (Mayenne), lorsque la famille proche est peu entourée, elle vit les choses de manière très pesante.
Le chagrin est plus lourd. Dans notre société, tout est fait pour nous faire oublier la mort, pour l’évacuer de notre vie, pourtant, riches ou pauvres, nous y sommes tous confrontés.
L’absence de contact avec ses proches est durement ressentie, tout le monde ne peut pas venir aux funérailles, certaines familles nombreuses ont dû faire des choix cornéliens.
Il a fallu se répartir entre l’église et le cimetière. Après la cérémonie, les retrouvailles, si importantes pour le deuil sont impossibles. Pourtant que de confidences et de réconciliations dans ces jours si intenses.
Cette situation inédite laissera des traces et le père David attend avec impatience de se retrouver en paroisse pour célébrer des messes en mémoire des défunts avec une assistance normale.
Le père David rappelle que les cimetières sont maintenant ouverts et qu’il est possible d’aller se recueillir sur les tombes depuis le 21 avril 2020.
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