Et si les agriculteurs des Pays de la loire se lançaient dans la culture du bambou ? C’est le pari qu’une famille d’agriculteurs du département de la Mayenne a fait en plantant un hectare de bambou sur l’un de ses terrains à Azé (Mayenne).
Jeudi 14 mai 2020, Christophe Piquet et son fils Antoine avaient convié amis et connaissances pour les aider à installer cette bambouseraie. Peu développée en France, la culture de cette plante invasive présente de nombreux avantages.
Des débouchés nombreux
Christophe Piquet, agriculteur à la retraite, « repenti » du productivisme et converti au bio il y a dix ans, ne tarit pas d’éloges sur ce végétal.
"Le bambou peut être utilisé pour fabriquer des meubles, des parquets, des charpentes, de l’alimentation, de l’énergie ou des cosmétiques. C’est la solution de l’après pétrole ! ", s’enthousiasme Christophe Piquet.
Même s’il présente l’inconvénient d’être gourmand en eau, même s’il doit être arrosé au goutte à goutte, le bambou semble compenser ses défaut en matière environnementale, à en croire l’agriculteur retraité :
Il va capter plus de carbone qu’une forêt de feuillus. Il dépollue le sol Et la bambouseraie est espace favorable à la biodiversité. Concernant l’arrosage, notre bambouseraie sera alimentée par un étang de notre ferme. L’eau sera acheminée grâce à l’énergie produite par des panneaux photovoltaïques ».
Cette culture requiert quelques précautions. « C’est une plante invasive. On a creusé un fossé autour de la parcelle pour le contenir », glisse Christophe Piquet.
Diversifier sans utiliser de produits phytosanitaires
Pour cette exploitation agricole, le bambou pourra constituer une nouvelle source de revenus, permettant de diversifier l’activité.
Antoine Piquet a repris la ferme en « continuant sur le même chemin » que celui emprunté par son père il y a dix ans quand ce dernier s’est converti au bio. Il élève des vaches allaitantes de race Rouge des Prés.
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Il cultive des céréales (blé, orge, pois...). Contre un investissement d’environ 30 000 €, il peut pourra d’abord vendre un tiers de sa production de bambous sous forme de chaumes pour l’alimentation humaine.
Pour le reste, même s’il faudra attendre entre cinq à sept ans sans produire afin que les bambous arrivent à maturité, cet agriculteur peut espérer en tirer « entre 15 000 et 30 000 € suivant les débouchés ».
Convaincu de l'intérêt de cette démarche, Christophe Piquet se dit prêt à répondre aux questions des agriculteurs intéressés au 06 80 95 28 84.
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