Le couple qui comparaissait, jeudi 23 juillet 2020, devant le tribunal de Laval (Mayenne) a avoué s'être séparé à la suite de la procédure d'assistance éducative.
Depuis juin 2018, deux de leurs enfants ont été confiés à l'Aide sociale à l'enfance et c'est à ce moment là que le garçon et la fille âgés de 10 et 6 ans ont confié avoir «subi des coups de cravache».
Le plus grand, qui est aujourd'hui majeur, n'a quant à lui pas souhaité porter plainte mais a tout de même expliqué aux enquêteurs qu'il était «habitué à cette pratique», que «c'était normal quand je faisais des bêtises» et que cette pratique «l'avait aidé à évoluer»
« C'était pour qu'ils réfléchissent »
Les premiers faits remonteraient à 2012. Si leurs témoignages ne concordent pas tout à fait sur qui des deux parents donnaient ces coups de cravache, la maman a reconnu avoir donné des fessées mais ne pas être au courant des coups de cravache que son mari donnait.
J'ai été élevé à coups de martinet, je n'aurai jamais accepté ça de la part de mon mari.»
Le papa a quant à lui avoué, progressivement :
Oui, j'ai donné des coups de cravache sur la table, pour qu'ils réfléchissent et ça m'ait arrivé, quand ils n'obéissaient pas, d'en donner sur le dos et aussi sur les fesses, mais c'était exceptionnel.»
« A quoi sert une cravache ? »
A la question posée par la procureur de la République : «A quoi sert une cravache ?», le père a juste répondu : «A monter à cheval».
L'avocat des parties civiles n'a pas manqué de souligner «la banalisation de la violence à la fois par les enfants et le papa qui ne ressent aucune culpabilité et qui répond seulement que «oui, les enfants ont peut-être eu mal...»
L'administrateur ad hoc a complété en détaillant les comportements actuels des deux jeunes enfants «qui traduisent le traumatisme des violences».
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Le petit garçon crie beaucoup, n'accepte aucune règle. Sa sœur est colérique, violente et souffre d'un retard mental. Quand la cravache a été récupérée, cela a été soulagement pour eux.»
« Surtout un outil d'intimidation »
Les avocats de la défense ont alors pris la parole en expliquant que ces parents n'ont fait que «reproduire ce qu'ils ont vécu, c'est une éducation d'un autre âge». S'appuyant sur les témoignages des deux frères aînés, ils ont souligné que «la cravache était surtout un outil d'intimidation».
Toutefois, le tribunal a condamné les deux parents à huit mois d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'à verser 600€ aux deux plus jeunes enfants et a ordonné la confiscation de la cravache.
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