Les cyclistes de la Vélo Francette vont être ravis. Courant juillet 2020, deux tentes bivouacs en bois ont été installées dans le camping de Ménil (Mayenne).
Contrairement à celles de Château-Gontier ou encore Origné, ce n’est pas la collectivité qui en a fait l’acquisition.
« Certains font des legs... »
Le bienfaiteur n’est autre que ce Ménilois qui avait déjà offert, en 2017, un nouveau bac pour traverser la rivière ainsi que deux ans plus tard une passerelle pour relier l’île.
Si par discrétion, il souhaite toujours rester anonyme, ce retraité est également modeste sur le caractère exceptionnel de ces cadeaux.
Certains font des legs à leur commune à leur mort, moi je le fais de mon vivant. Au moins, je peux avoir un aperçu. »
«Mon argent ne me sert à rien»
Ému, il précise :
J’ai perdu ma fille unique en 2016 alors aujourd’hui, mon argent ne me sert à rien. »
C’est pourquoi il a décidé d’en faire profiter le village où sa famille vit depuis 300 ans.
Je n’ai pas grandi ici, j’ai vécu 40 ans à Paris, mais j’y passais toutes mes vacances, dans la maison de mon grand-père pour lequel j’avais une grande admiration et qui m’a appris beaucoup de choses. »
Il se souvient par exemple de ce verre d’eau offert par son grand-père à un Allemand alors que ces derniers fuyaient en août 1944, « ou encore du puits dans lequel nous descendions pendant les mitraillages route d’Angers ».
Adjoint pendant 13 ans
S’il a racheté la maison de son grand-père en 1970, ce n’est qu’à sa retraite en 2001 que notre généreux donateur s’est installé définitivement à Ménil. Preuve de son attachement, il y a même été premier adjoint pendant 13 ans.
Ça a été une très belle expérience. J’ai pu m’intéresser à beaucoup de choses et découvrir le village sous un autre angle. »
En 2017, quand il se rend compte du montant nécessaire à la commune pour acheter un nouveau bac, il décide d’en faire l’acquisition sur ses deniers personnels.
Par hasard, c’est de nouveau un investissement touristique qu’il réalise en 2019 en offrant une passerelle pour rejoindre l’île. A l’époque, il nous expliquait :
Les cendres de ma fille ont été dispersées dans la Seine, je n’ai aucun lieu mémoriel pour me recueillir. Comme je me balade souvent ici, la passerelle porte le nom d’Hélène. »
Un quatrième don ?
Enfin, le succès de la Vélo Francette l’a conduit à investir ces derniers mois dans les deux tentes bivouacs.
J’ai d’abord mené une enquête pour choisir le bon modèle et j’ai suivi le montage qui a duré une journée et demie », confie celui qui a même bénéficié d’un soutien de la Région à hauteur de 40%.
Et il se pourrait qu’un prochain geste soit déjà en préparation.
Mais celui-là pourrait être plus conséquent... »
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