Pascal Daubert, directeur des Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Meslay-du-Maine et de Bouère (Mayenne), a pris la décision de restreindre à nouveau les visites des familles de résidents depuis le 31 juillet 2020.
Elles ne sont possibles qu’à raison d’une demi-heure pour deux personnes après prise de rendez-vous et dans un espace dédié. Entretien.
Quelles sont les raisons de cette décision ? Est-ce une injonction de l’Agence régionale de santé (ARS) ?
Les raisons factuelles sont le développement du virus en Mayenne et pas seulement dans les grandes villes, un certain nombre de petites communes sont également touchées et font courir un risque objectif aux résidents.
Ce n’est pas une injonction de l’Agence régionale de santé mais une recommandation du Conseil départemental de la Mayenne de prendre des mesures supplémentaires, notamment au niveau des visites, pour assurer la protection des résidents.
On n’a pas de données objectives. Actuellement, tout ce que l’on sait, c’est que le virus se répand de manière très rapide et très intense, donc je n’attends pas d’avoir des cas de Covid-19 dans les maisons de retraite pour prendre des mesures de protection. C’est une décision destinée à casser la chaîne de transmission.
A votre connaissance existe-t-il en Mayenne d’autres établissements qui ont pris les mêmes décisions ?
Je ne sais pas. Chaque directeur d’établissement reste libre des décisions à prendre par rapport aux recommandations qui sont données par l’ARS.
Cette décision risque d’être mal vécue par les résidents et les familles. Ne craignez-vous pas que les résidents les plus fragiles se laissent aller au désespoir ?
On n’a pas eu, dans la phase aiguë de l’épidémie, de phénomènes de glissement, parce que nous avons deux psychologues qui interviennent. Le personnel est également aux petits soins pour nos résidents. Mais cela ne remplace pas les familles et il est certain que cela aura un impact. Toutefois, la grande majorité des familles pense qu’il vaut mieux préserver la santé physique au détriment de la santé morale.
À lire aussi
J’assume complètement cette décision, même si je reconnais qu’elle est difficile à prendre. J’espère que la situation s’améliorera rapidement pour me permettre de lever cette mesure, dont j’ai bien conscience qu’elle est très difficile à vivre pour nos résidents et leurs familles.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.