La Mayenne s’est lancée dans une démarche “Territoire 100% inclusif”. Des ateliers sont ouverts pour débattre sur ce qui pourrait être fait dans le département en faveur des personnes handicapées. Pour Jean-Charles Houssemagne, conseiller municipal à Cossé-le-Vivien (Mayenne) et tétraplégique, on en est encore « loin mais on y travaille».
Dans la rue, le handicap ne se voit pas. Jean-Charles explique pourquoi :
Rien n’est adapté alors on reste chez nous. Depuis mon accident, il y a quatre ans, j’ai peur de sortir seul. »
Le handicap est une détresse invisible. Les gestes qui paraissent anodins ne le sont pas tant que ça lorsqu’on est handicapé à 80 %. Si Jean-Charles est bien entouré, certains, délaissés par leur propre famille, se retrouvent complètement démunis, limités dans leur mouvement. Et les auxiliaires de vie ne viennent que quelques heures par jour, en fonction des départements. confie Jean-Charles. Une situation qui pousse certains au suicide.
Conseiller municipal depuis mai
Avec son association T’tralala, le trentenaire et sa famille veulent changer la donne et viennent en aide aux personnes handicapées : travaux à la maison, récoltes de fonds pour des projets tournés vers le handicap ou achat de matériel ou de fauteuil. Jean-Charles soutient :
Je veux prouver qu’on peut réaliser des projets même en situation de handicap. Il faut juste nous en donner la possibilité »
Pour aller plus loin dans sa démarche, Jean-Charles est entré au conseil municipal de Cossé-le-Vivien, en mai. Il se charge de la communication.
Assister les collectivités
Un autre projet lui tient plus à cœur :
« J’adore l’eau. Avant, j’allais souvent me baigner. Mais depuis mon accident de plongée, je suis privé de ce plaisir. J’aimerais y remédier »
En lien avec le directeur de la piscine de Craon, le conseiller municipal va tester les nouveaux équipements mis en place pour les personnes handicapées. Cependant, Jean-Charles réalise que parfois, les aménagements menés par les collectivités ne sont pas à la hauteur : cabines trop étroites, accès limité, etc. Selon lui, pour remédier à ce décalage, il faudrait se concerter avec les premiers intéressés.
Dans cette optique, il souhaite partager son expérience de personne en fauteuil roulant avec les communes du Pays de Craon mais aussi bien au-delà.
«J’aimerais accompagner les collectivités dans leur démarche. Le but est de voir si les aménagements prévus sont adaptés »
Conscient que tout ne peut pas être accessible, le conseiller souhaite juste sortir, sereinement, comme tout le monde.
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